La Fantasy a un cahier des charges assez strict; quand on s'assoit devant, on sait qu'on a signé pour de vastes paysages montagneux, des plaines arides, des chevaux au galop, de la musique ronflante, des créatures fabuleuses et des héros bardés de cuir, brandissant des épées affilées. Ça n'est pas ce film qui va révolutionner les codes. Au moins nous épargne-t-il les orques, que j'ai en aversion chronique, mais pour le reste, les dragons pullulent, les monstres bavent et les sorcières sont bavardes comme des pies à l'heure d'asséner le coup de grâce, ce qui n'est jamais bien prudent, mais on connaît les femmes, il faut que ça jacasse (ai-je précisé que le genre s'adresse en priorité à des hommes jeunes que les clichés n'effraient guère et que les hormones taraudent?). Jolis costumes, grands espaces, intérieurs dans une éloquente pénombre, palais, marchés médiévaux, cahutes dans les bois, tout y est. Ajoutez à cela des acteurs vieillissants en reconversion juteuse, qui ne s'économisent pas mais ne font pas non plus la queue pour l'Oscar même s'ils sont encore étonnamment décoratifs, et des effets spéciaux très inégaux, entre grandioses et cheap (faudra qu'on nous explique la répartition des budgets, je vois que ça). Donc, au final, un honnête film de genre plein des défauts de ses qualités. Gentillet.