Le pont vient de diparaître ! Tu es sûr de ne pas avoir quelques questions à poser ?

De manière générale, souvent, j'en connais un rayon sur les oeuvres de Fantasy, ce qui fait que je recommande beaucoup de productions. Fort heureusement, l'inverse se produit assez régulièrement et de nombreuses personnes me recommandent - pour mon plus grand plaisir - tel ou tel film, livre, jeu vidéo. C'est le cas pour ce film : Le Sorcier et le Serpent blanc, sorti en 2011 et présentant le célèbre Jet Li dans le... rôle principal... Je suppose ? Et là où c'est amusant, c'est que l'on m'a dit du bien de ce film, du moins qu'il était sympathique. Alors oui mais non. Pas totalement, du moins subjectivement parlant, ça n'a pas forcément été le cas comme l'illustre parfaitement ma note. Et c'est triste de se rendre compte qu'à peu de chose près, ce film aurait pu être sympathique, vraiment !


On suit les traques de chasseurs de démons, chasses qui les mènent à un pauvre herboriste tombé sous les charmes d'une femme qui se trouve en réalité entre une démone.
Pas plus de spoil.


Inspiré de la légende chinoise du serpent blanc - dont je ne connais absolument rien, l'histoire adaptée semble intéressante durant les premiers quarts d'heure. Et très rapidement, ça se gâte. Le problème, c'est qu'il n'y a pas tellement d'évolution, le film se casse la figure d'un bloc et surtout, sur plusieurs points sans que l'un d'entre eux ne puissent sauver les meubles. Pour rester concentrer sur l'histoire, si le début est sympathique, il faut reconnaître que l'on va très vite se perdre en tant que spectateur car le rythme est bien trop rapide ! En même temps, pour un divertissement de 90 minutes, il est guère simple "d'étaler" l'intrigue de manière efficace. Cependant, le fait d'accélérer le tempo force, sans grande surprise, certains raccourcis qui auraient gagné en explication. Et l'on peut pointer - malgré un ressenti léger et inverse - ce problème dès les premières minutes : que font les chasseurs de démons, outre chasser le démon ? Qui est ce démon introducteur ? Il est capturé mais que devient-il ? Une suite d'interrogation qui va se répandre sur la totalité du film, nous empêchant de nous "relaxer" devant ce dernier. Outre les questionnements purement en lien avec l'évolution de l'intrigue, qui vont atteindre un paroxysme extraordinaire en fin de film, d'autres petites interrogations vont rejoindre la fêtes : celles sur la vraisemblance ; l'ordre des priorités en terme de renseignements est juste succulent. Alors, d'aucun pourrait dire que pour un film de Fantasy (Orientale, il va sans dire), la vraisemblance est quelque peu secondaire et ce serait discutable. Mais à ce niveau, il y a vraiment un problème dès lors où les personnages sont plus choqués par des détails sans importances que par les événements perturbateurs flagrants. Mais bien évidemment, ce sont les dernières minutes qui vont achever le spectateur où, si le dynamisme est au rendez-vous, la logique semble avoir déserté. Au mieux, elle en a pris un sacré coup sur la joue mais bon...
Et pourtant, l'histoire en soi n'est pas si inintéressante bien au contraire. Cette adaptation mythique semble vraiment plaisante mais trop gauche pour satisfaire complétement : de nombreuses coupures - ellipses, des attentions sur des éléments sans grande importance... Une somme de petites bizarreries qui ont, au final, raison du film et de notre concentration.


Concernant les personnages, ils sont intéressants pour la plupart bien que assez peu exploités hormis deux-trois. En réalité, on pourrait nommer trois personnages principaux (voire tout court) convenablement présentés et détaillés. Le reste, c'est du remplissage et de mauvaise qualité. La plupart des protagonistes secondaires (avec la participation de quelques primaires) semblent être présents pour la décoration, arborant des caractères peu travaillés, oubliables et assez ennuyeux. On a bien quelques figures aptes à apporter un peu de comique mais le pourcentage d'apparition et d'action est ridicule, ce qui finit par donner de l'importance qu'à trois personnages ; et ce n'est pas normal que ce point-ci soit un défaut ! Et on ne compte pas les personnages non introduits qui auront une dizaine de répliques avec le héros sans que rien ne nous dise comment s'est passé la rencontre. En parlant de héros - principal j'entends, il est original de constater que le film met sur un pied d'égalité, à peu près, trois personnages : le sorcier, le serpent blanc et l'herboriste (même si l'herboriste voit son importance s'effacer au fur et à mesure). Ce qui casse le principe de focalisation centrale, nous permettant d'avoir une vue sur tout le monde en même temps. Concernant les doublages, c'est assez limite malheureusement.
Ainsi, on nous offre peu de personnages malgré un charisme certain. Les visées ne sont pas toujours claires et les logiques d'évolution non plus - ce qui est lié au déroulement de l'intrigue soit dit en passant. On observe alors des personnalités quelque peu naïves dans les propos et dans les actions ne dévoilant réellement tout leur potentiel pour la dernière demi-heure du film.
On pourra donner une petite mention spéciale à tout l'aspect religieux du film étant donné que le personnage du sorcier est celui qui attire le plus notre empathie. De ce fait, ce qu'il l'entoure s'illumine très légèrement, le rendant intéressant à observer.


Pour les effets spéciaux, c'est de la 3D pour quasiment tous les plans. On sera heureux de constater que certains paysages sont réels, du moins peut-on le penser ou le deviner, parce que le reste, c'est de l'image de synthèse bête et méchante. En soi, ce n'est pas une si grande surprise : la plupart des films orientaux traitant du thème de la Fantasy avaient une fâcheuse tendance à user à outrance des sfx pour matérialiser les différents paysages des royaumes dévoilés. Et cette qualité fortement discutable, on la retrouve pour les créatures mythiques que l'on observe ; la transformation en démon est juste parodique mais pas si illogique pour un film de ce gabarit et de cette époque. Les rendus nous font hausser les sourcils à de nombreuses reprises, consolidant la difficulté d'immersion déjà entachée par les problèmes précédemment nommés.


Pour les combats, nous avons quelques bonnes idées et des figures dynamiques. Et dans l'ensemble, c'est dynamique, assez bien orchestré voire recherché. Mais le fait que l'on couple la chorégraphie martiale à une utilisation d'effets spéciaux limite tâche inévitablement le résultat final. Personnellement, je trouve que les combats sauvent - du moins tentent - le film avec, pour la dernière demi-heure une fois encore, des affrontements dantesques bien que très mal animés.


Pour les paysages, comme expliqué précédemment, si nous avons quelques plans de verdure véritables, une grosse majorité des plans sont numériques. Les quelques bâtiments montrés sont sympathiques mais sans plus. On ne retrouve guère le charme de la Fantasy Orientale dans cette production cinématographique.


En ce qui concerne les musiques, je dois avouer ne pas avoir le moindre souvenir impactant d'une mélodie émouvante malgré la narration d'une histoire d'amour agréable dans les grandes lignes.


Le Sorcier et le Serpent blanc est à l'image des films de Fantasy Orientale bas budget (au même titre que la plupart des films de Fantasy à bas budget). La surabondance d'effets spéciaux, une histoire qui s'accélère au détriment de sa compréhension, des personnages qui perdent progressivement le peu de saveur qu'ils avaient... Le divertissement demeure présent mais à un niveau si bas que l'on ne peut pas rester à le visionner sans broncher. Il y aura forcément un élément, une ligne de dialogue, un effet qui devra être critiqué et qui nous sortira de notre immersion, si tant est que l'on y arrive, à cette immersion. C'est dommage car ce film avait les moyens de proposer une aventure émouvante ; les histoires d'amour en Fantasy font toujours rêver, non ?
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
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le 30 nov. 2020

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