Ce serait intéressant de voir une autre adaptation de ce qui semble être le roman le plus notable de l’auteur du Détroit de la faim (adapté par Tomu Uchida), d’Orine la proscrite et des Poupées de bambou Echizen (adapté avec plus de succès dès l’année suivante et avec la même Ayako Wakao par Kôzaburô Yoshimura), parce que malgré une photographie magnifique et une interprétation impeccable, le récit me semble curieusement construit dans cette adaptation. Ça commence dès le prologue avec une séquence hors de rythme qui lance à mon sens assez mal les enjeux du film : le ton est très naturaliste, Kawashima ne semble pas savoir où il va et quoi montrer. Quelques notes de musique du générique annoncent la tonalité tragique du film, mais les séquences suivantes (malgré la mort du peintre) continuent d’échouer à sortir de ce rythme étrange et de cette absence de perspective.


Je suppose que le roman donne autant d’importance au moine, à sa maîtresse et à l’apprenti, voire à ces deux derniers. Le problème, c’est qu’ici, l’apprenti est sans doute un peu trop mis sur la touche : traité d’abord comme un rôle secondaire, il prend peu à peu plus de place jusqu’à devenir central sans pour autant interagir comme il devrait avec la maîtresse (il fuit). Aucune connivence réelle ne se crée entre ces deux « prisonniers du temple » : un type de rapports pourtant nécessaire pour qu’une opposition (claire pour le spectateur ; larvée entre les personnages) puisse se faire, car l’un d’eux (le moine) ignore la relation qui se tisse entre les deux autres.


Commentaire complet à lire sur La Saveur des goûts amers

——————————————————————

À retrouver sur La Saveur des goûts amers :

En rab :

Limguela_Raume
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Yûzô Kawashima

Créée

le 12 févr. 2023

Critique lue 38 fois

Limguela_Raume

Écrit par

Critique lue 38 fois

D'autres avis sur Le Temple des oies sauvages

Le Temple des oies sauvages
Boubakar
5

Quand cette femme nait pour la seconde fois...

A sa mort, un vieux peintre confie sa jeune maitresse à un moine pervers, lequel est humilié par son bonze de maitre. Elle va séduire ce moine, lequel résiste à ses pulsions...Second film de Yuzo...

le 5 mai 2023

1 j'aime

1

Le Temple des oies sauvages
Pascoul_Relléguic
7

Critique de Le Temple des oies sauvages par Pascoul Relléguic

Un peintre mourant confie son amante à un moine mal froqué. Les maltraitances exercées contre son disciple attirent la compassion de la nouvelle venue qui cherche à percer les origines de ce jeune...

le 11 avr. 2024

Le Temple des oies sauvages
Cinephile-doux
6

Son nom est bonze

Juste avant de mourir, un artiste sérigraphiste lègue sa maîtresse à un prêtre qui emploie (et maltraite) un bonze d'origine très modeste. Le film est quelque peu déstabilisant par ses humeurs...

le 24 sept. 2021

Du même critique

Parasite
Limguela_Raume
9

Amérite

Parasite, c'est un peu Mademoiselle (Park) délivré de son érotisme durassien et se rapprochant à la fois de Molière et de Shakespeare : du sang et des fourberies. Il y a une fable amusante dans...

le 14 juin 2019

7 j'aime

Printemps précoce
Limguela_Raume
9

Saveur précoce

Ozu ou l'incommunicabilité heureuse. Être là et savoir s’en contenter. Comme la triste vitalité d’un saule.Il y a quelque chose de reposant chez Ozu : où sont donc passés les personnages...

le 26 oct. 2023

7 j'aime

Ouvre les yeux
Limguela_Raume
8

Odyssée post-mortem

Pas bien pressé de le voir. Je suis pourtant un grand amateur de son remake avec Tom Cruise… Et j’aurais sans doute inversé l’ordre de préférence si j’avais vu le film d’Alejandro à sa sortie. Son...

le 14 févr. 2022

5 j'aime