Après un premier opus où demeurait une vague intrigue de vengeance, cette suite de Vendredi 13 entre dans le gras de la saga. Jason est le bourreau des jeunes ados qui osent s’approcher de Crystal Lake. On ne sait trop s’il est toujours vivant et à moitié esquinté ou alors revenu à la vie, mais c’est lui qui devient l’attraction principale. Si le début du film est des plus maladroits avec une réintroduction des personnages par les moments forts du final du précédent effort et si on comprend mal comment Jason s’est éloigné de son fief pour trucider celle qui a tué sa mère dans le film de Sean S. Cunnigham, la suite est plutôt convaincante. Très clairement, cette suite est plus effrayante que l’original. La musique qui oscille entre le thème du premier et des relents de Psychose crée une atmosphère inquiétante. Et les jumpscare sont devenus, en l’espace d’un épisode, une vraie marque de fabrique qui fonctionne à fond.
À l’image du tueur masqué de Terreur sur la ville, Jason se trimballe avec un sac à patates sur la tête et se montre plus impitoyable que sa mère. Plus dégénéré, à l‘image de Mike Myers, et donc plus sauvage et incontrôlable, sa tuerie est plus cruelle. Mais elle s’inspire parfois de choses déjà vues par ailleurs, comme le double crime simultané par lance comme on a déjà pu le voir dans La Baie sanglante. En ce sens, le scénario innove peu, recycle certaines idées mais creuse davantage le sillon de ce que sera le slasher abouti des années 1980.
Le résultat n’est pas renversant mais c’est plutôt sympathique et bien fichu. Le mérite de l’ensemble étant de s’apparenter à une synthèse de différents films qui ont annoncé le genre. Le résultat, bien sûr, a vieilli et Jason n’est plus aussi terrifiant que lorsqu’il sévissait sur la toile mais cet opus reste une agréable série B qui fait plutôt bien le job.