Ce film a une trame simple. Le visiteur du futur essaie, comme d'habitude, de sauver le monde, cette fois en empêchant un homme politique de signer l'autorisation d'une centrale nucléaire de faible qualité qui sera plus tard responsable d'un nuage atomique qui repassera tous les 70 ans détruire la moitié de l'Humanité, en grossissant à chaque fois. Cet homme a une fille, qui veut également l'amener à prendre conscience des conséquences de ses actes, et qui se retrouve embarquée dans l'intrigue. L'affrontement avec la brigade temporelle est de nouveau là.
Curieux film, dont la trame, malgré ses va-et-vient temporels, est cousue de fil blanc, mais dont le rythme, foncièrement humoristique, est parfaitement timé. Pourtant, je n'ai pas retenu beaucoup des vannes : elles étaient bien vues, mais bizarrement peu mémorables, à l'exception des spectaculaires accès de bêtise et d'incompétence de la brigade temporelle. On aime toujours voir des flics complétement cons s'engueuler entre eux.
On sent qu'il y a eu un réel plaisir à filmer, et la production n'a pas à rougir face à un Terminator 1. Il y a juste quelques endroits où l'on sent le côté bricoleur : le tunnel de sortie du repère de Renard et ses zombies, ainsi que toute la scène du Terrier, qui manque bizarrement de naturel (c'est toujours dur de filmer avec des enfants ?).
A noter de nombreux caméos, dont certains laissent de marbre (Mcfly et Carlito) tandis que d'autres sont plus réjouissants (David Marsais). Il y a aussi ce côté français, qui va miser sur le phrasé des répliques (ce n'est pas pour rien qu'un Astier se promène par là). Ce n'est pas ce qui me touche le plus, cela dit.
Je ne relèverai que deux faiblesses : premièrement, on ne comprend toujours pas comment est censée fonctionner la brigade temporelle, sauf comme un groupement de psychorigides incompétents toujours susceptibles d'être soumis à des changement de ligne temporelle. La scène où la cheffe de la brigade accompagne le politique censé signer les contrats sans que cela choque ses partenaires commerciaux est narrativement absurde, tout comme la scène de la Première guerre mondiale (pourquoi l'agent n'utilise-t-il pas plus tôt son poignet pour revenir au présent ?). Et puis bon, le dénouement est un peu facile.
Deuxièmememt, l'intrigue centrale basée sur les relations conflictuelles d'un père et de sa fille après le décès de la maman lors de l'accouchement est un peu mièvre, et hélas cela tient un peu au rôle féminin (un peu l'actrice, mais surtout la manière dont le rôle est écrit).
On pardonne, car il y a des personnages toujours aussi attachants (Castafolte, Raph' surtout avec sa gueule de cocker). Et évidemment le Visiteur lui-même.
La série réussit à garder son identité mêlant action, humour, scénario à la fois foutraque et linéaire. Les plans du Paris post-apocalyptique ont été très léchés, mais il reste un petit côté de bric et de broc par endroits.
C'est sympathique. Je ne suis pas sûr que le film suffise à briser la malédiction de la SF française, mais on passe un bon moment.