Ha Naomi Watts. J'en fus longtemps fou amoureux. Jusqu'à ce qu'elle me trahisse et parte vivre avec Liev Schreiber (en plus elle a eu un enfant avec lui!). Je lui en ai tellement voulu! Un moment je tentais d'oublier cet évènement en découpant dans toutes leurs photos sur le net, la tête de l'acteur, la remplaçant alors par la mienne. Puis plus tard en plaçant ma tête aussi à la place de la tête de son bébé, comme pour dire qu'il était de moi. Enfin je me suis résolu à l'oublier après qu'elle m'ait fait arrêter pour harcèlement.
The painted veil, je l'avais déjà vu à sa sortie. J'avais trouvé le film sympa mais sans plus. En le remettant ce soir je me suis dit: allez ce sera un petit film un peu culcul pas trop long, ptet un peu chiant car certainement trop contemplatif. Quel mauvais souvenir! A croire que mon amour pour elle m'a empêché de savourer le film la première fois.
En fait, le scénario est assez bien construit. Peut être pas dans les 20 premières minutes. En fait, tout va trop vite, le scénariste doit couper au plus court et du coup les dialogues sont un peu bateau et certaines prises de décision des personnages paraissent un peu dérisoires car peu travaillées. par après ça devient nettement plus fin, nettement plus intense aussi; les conflits sont multiples (leur amour perdu d'abord, la condition de la femme et le choléra après) permettant ainsi au film de ne jamais manquer de tension.
Puis ce que j'aime dans l'histopire d'amour, c'est que c'est compréhensible, que ça ne repose pas sur l'adage "le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas"; car oui, il y a une raison d'aimer: le couple est coincé à l'autre bout du monde, chacun se voit forcé de réapprendre à aimer l'autre pour que tout se passe mieux. Ca n'enlève rien à la magie de l'amour pour autant, car une fois qu'ils réentament leur passion, c'est carrément magnifique (ça s'appelle gagner l'amour)... Puis en plus c'est une belle tragédie comme on n'ose plus trop en faire aujourd'hui, avec une belle mort qui m'a bien fait chialer! Pourtant c'est Edward Norton qui est mort et pas Naomi. Merde!
La mise en scène est assez classe; des beaux plans dans un coin perdu de la chine, une reconstitution fidèle de l'horreur vécue à l'époque, et une utilisation de l'espace intelligente. Le montage en flashback m'a paru étrange jusqu'à ce qu'on apprenne que Naomi est enceinte: le passé finit toujours pas vous rattraper, peu importe la force avec laquelle on tente de l'oublier. Ainsi la forme fait écho au fond grâce à cet artifice du monteur. Le film est également bien rythmé, on ne s'ennuie jamais, chaque scène a son utilité, enfin c'est vraiment bien léché quoi, et la redondance est évitée au maximum. Question musique j'aime bien quand on met "au clair de la lune" dans un film... puis le morceau au piano principal (que Naomi joue) a de quoi mettre en transe. Les acteurs enfin se débrouillent très bien. Tous se sont pleinement investis (dommage que ce ne soit pas la chevelure naturelle de Watts, malheureusement).
Bref il s'agit d'un film délicatement romantique sans oublier pour autant un certain rationnalisme. J'ai eu une larme à la fin, ça faisait longtemps, et en plus je ne m'y attendais pas du tout. Allez donc le voir, parfait après un restau chinois!
