Legend of the Wolf par HuangFeihong

"Le premier, le deuxième, le troisième, le quatrième, le cinquième et le sixième jour, Dieu créa Donnie Yen. Puis, pour se reposer, le septième jour il créa le reste du monde"

J'ai beaucoup ri à ce début de critique !

Sinon agréablement surpris par le film, j'ai beau ne pas aimer Donnie Yen, force est d'admettre que pour sortir ce film après que The blade ait fait briller le genre une dernière fois il faut en avoir une sacré paire, surtout quand on s’aperçoit que le type s'est bien servi de toutes ses expériences passés aux côtés des plus grands de Hong Kong. (Je suis de nouveau fan du bonhomme).
Le début m'a de suite mis dans le bain, on sera en face d'un film de Kung fu rageur où la lisibilité ne sera pas le maître mot de ce film (quoique...) : C'est sur que la copie pas vraiment terrible ne doit pas aider à la lisibilité surtout en obscurité mais ce premier affrontement qui commence par un montage épileptique ( et encore le mot est faible...) où le bruit du sabre qui vient d'être sorti de son fourreau accompagne ces images qui défilent à toute vitesse me confirme qu'on sera dans un Wu xia/Kung fu pian ? plein de brutalité, de cri et de fureur.

La suite est étonnamment plus calme, basique et étrange. On alterne entre différentes époques et un Donnie Yen qui cherche à se souvenir (il est amnésique) en se trimbalant un Dayo Wong imbuvable et une Carman Lee avec qui il partage une histoire d'amour oubliée et qui va refaire surface.
La majeur partie de cette histoire ne m'a pas trop emballé et pourtant la révélation juste avant le combat final et le gros retournement de situation dans la seconde d'après m'a quand même bien estomaqué... preuve que la façon dont cette histoire d'amour a avancé a bien fonctionné malgré tout.

Donnie Yen parsème son film de références, la plus évidente est bruce Lee mais dans mes souvenirs c'est pas le premier film où il se met en scène avec ce genre d'aptitudes. L'ambiance générale, la cabane de bois dans un milieu désertique rappellera The Blade de Tsui Hark, il se défendra un court instant avec un tabouret comme notre ami Jackie chan et la fin j'étais à deux doigts de me demander si ils allaient finir par se battre sur un rocher (la référence saute aux yeux).

Tous les affrontements valent le coup d'oeil et Donnie Yen adapte sa réalisation à chacun d'eux, quelques exemples :

-Celui en milieu de film contre le type à la chaîne, qui, malgré ce que j'ai pu lire, est d'une lisibilité exemplaire malgré la furie du montage, de l'abondance de gros plans et du taux de coups donnés à la seconde. On se rend compte que Donnie yen ne se contente pas de dégueuler bêtement ce qu'on a pu voir sur The blade, son montage est juste jouissif, j'en ai pas perdu une seule miette de cette affrontement, les rares plans un peu plus longs me confirment bien que le mec a su rendre ce combat tout aussi bestiale que technique.
-L'affrontement de masse au milieu d'une foule de figurants où TOUT LE MONDE court à tout allure au milieu des bois et un Donnie Yen qui dépasse tout le monde en cassant la gueule à tous les types qu'il peut croiser. Ici rien de technique ou de parfaitement lisible, on veut juste voir un Donnie plein de hargne démonter tout ce qui bouge et cette caméra tremblotante qui favorise les gros plans transmet parfaitement l'état d'esprit du personnage aux spectateurs.

Dommage que, avec un climax aussi impressionnant sur la fin, le combat contre Ben Lam soit en dessous des précédents je trouve.

En bref malgré l'histoire un peu banal mais qui je trouve à atteint son but, la photographie que j'ai fini par trouver dégueulasse, un personnage secondaire dont on aurait pu bien se passer, une musique omniprésente...des figurants qui visiblement ne savent pas vraiment où taper (ça m'a fait rire d'en voir certains taper bêtement dans l'eau, heureusement que les gros plans sont nombreux), Donnie yen s'est complètement lâché sur ce film et en sachant parfaitement ce qu'il faisait durant les affrontements.