Connaissez vous le principe du Fish Bone ?

Il y a peu de temps, en voyage à Amsterdam au siège européen de la prestigieuse entreprise pour laquelle je travaille, nous avons pu être les heureux spectateurs d'une démonstration présentée par un intervenant, dont le thème était : "The Fish Bone " (ossature de poisson au cas ou).


Principe et but du Fish Bone :


Analyser et visualiser le rapport existant entre un problème (effet) et toutes ses causes possibles.
Le diagramme d'Ishikawa est un outil graphique qui sert à comprendre les causes d'un défaut de qualité ; il sert à analyser le rapport existant entre un problème et toutes les causes possibles.


Malgré les nombreux assoupissements provoqués par cette énième réunion, cette image de poisson mort avec son triste visage squelettique m'a soudain fait prendre conscience de la vacuité de mon existence de jeune cadre commercial dynamique et motivé.


Ici en gros les arêtes du poissons représenteront chacune respectivement : La méthode, la main d'oeuvre (disons les acteurs et le réalisateur), la matière et enfin l'éthique. Tout cela devant aboutir à une incompréhension, en l’occurrence la notre, celle des spectateurs.


La méthode :


Commençons par ce qui a déjà été dit mille fois je suppose, mais quel manque d'imagination ! Alors ce n'est certes pas les premiers à importer les concepts les plus affligeants des USA pour les adapter à la sauce française. Il n'empêche que c'est toujours assez attristant de constater le résultat. Ici, avec le concept des Jackass qui consiste, de mémoire, à s'auto flageller de la manière la plus violente et spectaculaire possible et à se montrer le plus irrévérencieux possible (pardon pour les puristes). Et bien même ça, on peut bien le dire, c'est raté. Contrairement à leurs homologues américains qui, eux, donnent au moins l'impression de prendre de gros risques, dans un genre punk nihilistes et authentique de leur état, on assiste dans ce "film" à des gamineries faiblardes, surjouées où l'on sent bien qu'aucun des membres de l'équipe ne se met vraiment en danger ou d'être dans le même type de folie mystique. Même si l'argument paraît grossier, c'est bien eux, après tout, qui s'étaient fixés l'objectif vertueux d'être les jeunes rebelles déjantés du PAF. Alors il fallait aller jusqu'au bout! Ou bien laisser les malades mentaux basés de l'autre côté de l'Atlantique jouer la farce et ne pas s'en mêler. Pourquoi de tels choix et qui aurait bien pu intenter ce genre de projet ?


La main d'oeuvre :


Evidemment c'est un des gros problèmes du film quand comme moi on considère que Mickael Youn est une des pires choses qui soit arrivée au cinéma et à la télé, à l'instar d'un Cyrille Hanouna ou dans une moindre mesure d'un Kev Adams. En effet, l'homme dont certains de mes camarades pensent qu'il est un génie pour son FABULEUX Fatal Bazooka ou encore pour ses nombreuses élucubrations médiatiques, demeure pour moi un escroc, sans scrupule, susceptible, imbus de sa personne et arrogant qui a compris comment séduire le peuple en amenuisant sa culture, sa réflexion et son intérêt pour le monde qui l'entoure. Tout cela sous le prétexte que : "Beuh on é pa la pour sprendre la tete kwa !". Le reste de l'équipe ne sauve malheureusement pas les meubles, ni même les couverts et je me demande encore ce que Dieudonné faisait ici bien que le fait de lui confier le rôle du dieu de l'humour soit plutôt inspiré. C'est d'ailleurs le seul élément, le fil conducteur qui permet de qualifier avec difficulté ce projet de "film". On juge pourtant souvent d'un format à partir d'un certain nombre de codes qu'il reprend.


La matière :


Je ne suis malheureusement pas un grand spécialiste du cinéma et des techniques qui encadrent cet art, cependant je peux apprécier une oeuvre lorsqu'elle m'apparaît bien filmée, avec talent et maîtrise. Je peux aussi la désapprouver lorsque celle ci ne semble pas à la hauteur dans la forme avec des lenteurs inutiles, un choix de montage ou d'ambiance peu adéquat. Mais tout ceci reste très subjectif étant données mes connaissances assez limitées sur le sujet. En l’occurrence sur ce "film" tout apparaît aléatoire entre le côté amateur faussement amateur et le choix des séquences sketch. De plus, était il si pertinent de faire un "film" pour en arriver à ce résultat ? Des formats courts diffusés sur une chaîne en pleine recherche d'une ligne éditoriale innovante et de qualité visant un public de moins de 15 ans n'auraient ils pas été plus judicieux? Au final s'agit il réellement de cinéma ? Je laisserai les experts en débattre s'ils en ont envie. J'en doute. Enfin que l'on qualifie cet ouvrage de telle ou telle manière, il n'en demeure pas moins l'incompréhension du message qu'il souhaite faire passer.


L'éthique :


Et là je crois que j'arrive au point qui m'a certainement le moins dérangé étant adolescent et qui m'afflige le plus aujourd'hui. Je mentirai en affirmant que je n'ai jamais eu quelques velléités de rébellion face à la société, l'autorité, etc. Egalement je n'ai pas une admiration illimitée pour le moralisme d'une manière générale. Enfin voilà. Ici, à l'âge de peut être 30 ans ou pas loin, Youn et son équipe choisissent de s'en prendre aux flics, au biens publics et aux gens car on s'en moque, c'est "des ringards de bidochons" et ça fera de l'audimat. Ils détruisent une maison en l’inondant pour en faire une piscine. Ils détruisent par la même occasion tout le mobilier et les souvenirs qui n'ont évidemment pas de valeur monétaire. Ils finissent le film - à moins que cela soit fait au fur et à mesure des séquences - en indiquant les montants payés pour rembourser les amendes et les victimes comme pour se dédouaner de leurs délits. Il est clair que le point de vue général du "film" est que tout se règle par l'argent, tout est fait pour et par l'argent. Le reste ne compte pas. Ni les humiliations, ni les souffrances sous le prétexte bien entendu fallacieux d'amuser la galerie. Cela est d'ailleurs d'autant plus paradoxal que ce pitoyable Mickael Youn ne supporte jamais, de son côté, d'être un brin chahuté ou remis en question sur son "travail".


Bref, pour résumer, on peut se demander pourquoi un tel projet ? Pourquoi copier en moins bien quand le model n'est déjà pas grand chose ? Pourquoi utiliser un tel format ? Pourquoi Youn ? Pourquoi un tel message ?


Il s'agit clairement d'une incompréhension qui logiquement devrait amener à une réclamation du client mais à qui puis-je m'adresser ?


Je vous encourage à regarder ce lien dont l'image du "fish bone" incarne bien ce sentiment :


http://staceydave.com/wp-content/uploads/2010/11/fishbone.jpg


Je tiens à indiquer que ce film visionné durant mon adolescence accompagné de mes fidèles acolytes a pu me faire sourire parfois. C'est pourquoi il est important de prendre du recul sur ses positions et ne pas toujours s'arrêter à la nostalgie du contexte de l'époque et je crois que ce site nous permet aussi de relativiser nos opinions même si c'est parfois, j'en conviens, assez difficile.

LeNatif
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le 6 juil. 2016

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