Ninja Kids 3
Tourné originellement après Les 3 ninjas se révoltent, le film de Charles T. Kanganis est pourtant sorti avant et dans les salles obscures qui plus est. Si Victor Wong, Max Elliott Slade et Alan...
le 23 avr. 2019
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Le succès surprise de Ninja kids a naturellement donné lieu a une suite, Les trois ninjas se révoltent, lancée directement en 1992. Sa sortie est retardée pour des problèmes de distribution laissant le temps à un autre film de voir le jour. Les trois ninjas contre-attaquent apparaît donc comme une suite parallèle/reboot de Ninja kids, de nombreux éléments sont similaires (les vacances chez grand-père qui tournent à la pratique du ninjutsu, les problèmes familiaux qui peuvent en découler, un ennemi sorti du passé du papy, ou encore le trio de voyous débiles à la solde du méchant) mais le casting diffère, deux des trois enfants changent donc de tête entre le premier et le troisième volet de la saga.
Autant dire que si Ninja kids, c’est votre came, y a de grandes chances que Les trois ninjas contre-attaquent vous comble de bonheur. Comme le premier film, Les trois ninjas contre-attaquent reste la synthèse parfaite des piliers du film jeunesse de l’époque que sont Karaté kid et Maman, j’ai raté l’avion. Au programme philosophie de comptoir extrême orientale (même si ça va un peu plus loin que ça quand-même dans Karaté Kid) et « oh chic, chic, chic des voleurs qui viennent me rendre visite », donc, mais avec une touche cartoonesque encore plus exacerbée, un voyage au Japon très Tom-Ludovicien dans l’âme, du base-ball et une bonne louche de ninjaniosité en plus (ouais les doubleurs étaient en forme, vraiment).
Ça va du benêt volontaire par le biais entre autres des trois crétins au service du mal ou du p’tit Tom Tom (J. Evan Bonifant), le gourmand de la bande, qui préfère sauver une saucisse (?!) à la balle lors d’un match de baseball, au complètement à côté de la plaque à l’image ce plan d’étoile ninja utilisée par l’antagoniste, maître ninja, comme un tournevis pour forcer une serrure ou une séance de torture par tapis de course. Ce dernier aspect semble d’ailleurs plus appuyé que dans le premier film pourtant bien versé dans le n’imp’ parfum aspartame. C’est aussi ce qui peut constituer un intérêt au film quand on le voit adulte. Si Les trois ninjas contre-attaquent et le film suivant Les trois ninjas se révoltent fonctionnent auprès des gosses (des années 1990 ça va sans dire) seule la première des deux suites présente un intérêt pour un public plus adulte, Les trois ninjas se révoltent pouvant se montrer irritant dans son approche ultra cartoon mais dénuée de vraies bouffées délirantes.
L’autre petit plus, par rapport à Ninja Kids cette fois, c’est qu’une partie de cette suite/remake se déroule au Japon où est organisé un tournoi de ninjas (?!). C’est l’occasion de voir le grand-père se faire malmener sur son lit d’hôpital par une grosse (c’était soit grosse, soit masculine) infirmière mais surtout une belle séquence choc des cultures à l’américaine. La rencontre avec la petite japonaise Miyo (Caroline Junko King) se traduit donc par une session montre-moi l’art du ninjutsu et je t’apprendrai à jouer au baseball, je t’apporte le chewing-gum, tu me présentes des sumos... La sauce prend si bien que les garçons ramènent leur nouvelle amie dans leur bagages et la dégainent comme joueur mystère pour leur match de baseball.
Le final est d’ailleurs hallucinant comme en font parfois les productions destinées à la jeunesse avec un côté à la fois expéditif et à la fois saturé de tout un tas d’éléments : Miyo éclate une petite brute Disney Channel dans un salto, il y a un arrêt sur image sur la photo de l’équipe, Tom Tom apparaît à l’écran et s’adresse au spectateur avec son sourire crénelé : « j’espère que pour la prochaine aventure y aura plein de chose à manger » avant de faire un clin d’œil et de disparaître derrière le mot fin qui apparaît en toutes lettres à l’écran.
Pour l’anecdote, le film est produit et scénarisé par Shin Sang-ok (il réalisera aussi Les trois ninjas se révoltent). S’il ne s’agit pas d’un homonyme, Shin Sang-ok est un cinéaste sud-coréen connu à l’international pas tant pour sa filmographie que pour avoir été enlevé/détenu de manière assez rocambolesque par la Corée du Nord afin d’apporter un peu de lustre à leurs productions et à leur cinéma.
Petite gourmandise supplémentaire qui reste à vérifier (mais encore faut—il en avoir l’envie sachant qu’on risque de détruire une anecdote savoureuse), il s’agirait d’un des films doudous de Kim Jong-un... à tel point que son père aurait passé la commande d’un remake 100% nord-coréeen.
Bonus
Enfant qui joue mal
Personnage > Agissement
Compte jusqu’à trois (ou cinq) – Émotion > Regarde (avec tristesse/nostalgie) une photo de sa femme/son mari/sa fille/son fils – Stylé > S’exclament la même chose et en même temps – Super pouvoir > Ce qui lui a été dit lui revient/reste en tête mot pour mot – Tension > Rappelle à ses troupes qui commande, nom de nom
Personnage > Caractéristique
Enfant ou ado tête à claques – Super pouvoir > A un œil de lynx
Personnage > Citation
Ordonne > « Arrêtez/Attrapez-les/la/le ! » – Récrimine > « Rhaaa... ! Je suis entourré d’imbéciles/d’incapables ! »
Personnage > Héros ou héroïne
Tension > Son fils, sa fille, sa femme, un·e proche est en danger, entre les mains des méchant·es
Personnage > Interprétation
En fait des caisses – Lunettes > Enlève ses lunettes avant de parler
Personnage > Méchant·e
À l’épreuve > Sous-fifre qui se fait berner comme un·e bleu·e – Ni vu·e ni connu·e > Passe inaperçu·e grâce à un uniforme de flic, d’ambulancier, de pompier, de prêtre – Tension > Cri de rage ou de dépit
Personnage secondaire
Petits voyous Disney Channel – Sbire neuneu
Réalisation
Fin > Le mot FIN apparaît en toutes lettres à l’écran – Fin > S’adresse au spectateur / à la spectatrice – Grammaire > Fast cut de préparation – Grammaire > Pack moment décisif lors d’un match / d’une course : gros plans, échanges de regards entre le sportif et son entraîneur, un proche dans le public, ralentis, envolée musicale – Grammaire > Passage musical – Montage-séquence – Reconstitution de souvenirs, récit, accompagnés d’une voix-off – Technique > Faux raccord flagrant – Technique > La caméra bouge pour simuler un tremblement de terre ou une secousse – Transition > Décollage/atterrissage d’un avion filmé de face/de dos – Vue subjective > Jumelles... avec deux ronds bien dessinés
Réalisation > Accessoire et compagnie
Pouet-pouet > Déguisement
Réalisation > Audio
Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Bruit générique > Porte ouverte – Bruit générique > Son de dessin animé : ressort, clochette, etc. – Musique > « Exotique » qui accompagne un contexte vu comme « exotique » – Musique > Pouet-pouet – Woosh > mouvement / acrobaties
Réalisation > Surprise !
Ça alors ! > Un des membres du commando enlève son casque... révélant le visage d’une femme !
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Accéléré (gag) – Chute dans des gradins/escaliers surjouée (gag) – Coup dans les couilles (gag) – Coups en rafale – Cri (gag) – Déconcentré par une femme usant de son charme (ou par sa simple présence) lors d’une action de précision – Gag cartoonesque – Gag cartoonesque > Continue de bouger la tête au rythme de la rafale de coups qu’il a reçu – Gag cartoonesque > Glisse sur un jouet/des billes/des bonbons/une crotte et se pète la ruche – Gag cartoonesque > Humilie un·e méchant·e/un adversaire en baissant son pantalon volontairement (ou non) – Gag cartoonesque > Personnage noirci ou aux vêtements déchirés de manière artificielle après une explosion – Gag cartoonesque > secoue la tête très vite pour marquer la rapidité d’une action située hors champs (gag) – Interprétation > Roule des yeux – Malmené.e par un.e infirmier.e sur son lit d’hôpital – Neutralise/évite sans s’en rendre compte l’agresseur qui s’approche de lui en tapinois – Observent en catimini, les yeux ou les têtes dépassant à l’unisson – Passe à travers une vitre : éjecté façon saloon (gag) – Pipi, caca, prout – Tombe ou est poussé·e tout habillé·e dans une piscine (gag)
Scénario > Dialogue
À voix haute > Se parle – Deux types se battent (à mort), sans pouvoir s’empêcher de papoter tranquillou – Foule en délire – Philosophie ou psychologie de comptoir
Scénario > Élément
Tension > Porte qui se referme toute seule
Scénario > Ficelle scénaristique
Ce bon vieux décalage horaire qui permet de résoudre une situation – Échange de valises involontaire – Introduction forcée d’un élément dont on sait d’avance qu’il servira plus tard (fusil de Tchekhov) – Tension > Véhicule qui refuse de démarrer
Scénario > Situation
Passion > Moment d’intimité interrompu – Tension > Doit s’échapper avant la destruction imminente de...
Thème > N’importe quoi
Accessoire > Gaspillage alimentaire – Agissement > Les figurant·es font n’importe quoi – Ruse > Se fait passer pour l’interlocuteur d’un personnage en utilisant un enregistrement de sa voix sur lequel il avance ou recule pour produire des réponses en direct
Thème > Rejets, moqueries ou discriminations
Accents étrangers caricaturaux – Grossophobie
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Barème de notation :
1. À gerber
2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
3. On s'est fait grave chier
4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
9. Gros gros plaisir de ciné
10. Je ne m'en lasserais jamais
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Créée
le 2 juil. 2025
Critique lue 5 fois
Tourné originellement après Les 3 ninjas se révoltent, le film de Charles T. Kanganis est pourtant sorti avant et dans les salles obscures qui plus est. Si Victor Wong, Max Elliott Slade et Alan...
le 23 avr. 2019
1 j'aime
On est d'accord le film n'est pas un chef d'oeuvre, mais qu'est ce que c'était bon pour le gosse que j'étais de voir trois ninjas mettre des mandales à tour de bras.
Par
le 7 juin 2014
1 j'aime
Des choses gentilles à dire sur ce filmLe succès surprise de Ninja kids a naturellement donné lieu a une suite, Les trois ninjas se révoltent, lancée directement en 1992. Sa sortie est retardée pour...
le 2 juil. 2025
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