Avant tout merci à Tarantino, avec tous les problèmes qu'il a eu autour de ce film, d'avoir décidé de le faire et de ne pas laisser le scénario prendre la poussière dans un obscur placard entre un projet non achevé et des espoirs déçus jamais concrétisés (bien qu'il doit en avoir peu).


Une chose est sûre, il va y avoir de vraies divisions autour de ce nouveau Tarantino : "A ma gauche nous avons les puristes du dialogue, les Audiardistes du verbe et à ma droite ceux qui sont venus pour voir des gens se battre, des fous de violence, un autel dressé au culte de la barbarie"
Trêve de plaisanterie en effet ce film est avant tout un film à dialogue. Évidemment cela reste du Tarantino et un Tarantino sans violence n'en est pas un donc il y a bien sûr de la violence mais qui tient plus du dénouement que du point central de l'intrigue à l'instar d'un kill bill ou d'un Django.
Les dialogues donc, des petites merveilles ciselées au cordeau. Des développements de points inutiles à l'intrigue dans ce qu'ils racontent mais tellement importants pour installer cette ambiance indispensable au film. Des set up / pay-off très bien amenés (si ce n'est celui du fils du général qui est un peu forcé mais vu le dénouement on lui pardonne aisément).


Une ambiance donc qui fait allusion à The Thing (l'original hein !) et qui sert très bien ce huis clos non alien qui a pour ceci d'orginal qu'il s'agit d'un huis clos approuvé par les personnages, une tempête les bloque certes mais ce sont eux qui choisissent de clouer cette porte. Nous sommes donc à mi-chemin entre deux styles. Et je pense que c'est ainsi que l'on peut définir ce film : un film constamment à mi-chemin entre deux styles, policier-horreur, western-suspens, serie B-auteur...


Les acteurs sont évidemment excellent, Samuel L Jackson prend un plaisir fou à jouer et ça se voit. Kurt Russel est génial, Jennifer Jason Leight est folles mais mon coeur va à Tim Roth que j'adore et à ce sheriff dont les mouvements de tête m'ont fait rire pendant plusieurs jours.


Le dénouement est plus que génial et plutôt innatendu même pour un Tarantinon je crois bien que c'est la première fois que l'ensemble du casting est décimé dans son film, même s'il est vrai que généralement une bonne partie y passe.


Pour terminer parlons de la musique. Ennio Moricone et Tarantino. Ai-je besoin de développer plus que cela ?
Et surtout une douce nuit pas si annecdotique que ça, faisant office de début des hostilités


En résumé, des dialogues géniaux, des acteurs heureux et ça se voit et un grand Tarantino au mieux de sa forme rappelant ses plus grands films, d'ailleurs celui-ci en est un à n'en point douter.

Hugo_Picq
9
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le 4 mars 2016

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Hugo Picq

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