le 26 sept. 2021
La fabrique du héros
Que Julianes Sturz in den Dschungel soit réalisé et raconté par Werner Herzog le tient écarté de tout pacte autobiographique et des lois qui le régissent ; aussi le postulat adopté par le long...
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La méthode Herzog a ses limites. Et elle les atteint non pas quand elle croise un sujet précis, ou bien à force d'être utilisée dans la filmographie, mais plutôt quand — et ça me paraît donc très difficile à juger, à analyser — elle manque d'équilibre, que le jeu d'équilibriste où sont maniés premier et second degrés ne fonctionne plus, et qu'on se retrouve avec des moments franchement lourds, où tout le poids est retombé.
Concrètement dans Les Ailes de l'espoir, ce manque d'équilibre, je le retrouve dans le fait de mettre trop de mots dans la bouche de Juliane une fois qu'Herzog se rend compte qu'elle parle non pas une poétesse, mais comme une scientifique, et qu'il aura du mal à tirer d'elle les émotions attendues. Ou bien lorsqu'il compare plus qu'il ne faut sa vie de cinéaste à celle de la passsagère, romançant les deux, quitte à ce que le public n'y croit pas — « Il me semble vous avoir frôlé le bras à l'époque ». Ou encore quand il la fait rejouer méthodiquement tous les évènements en nous disant que beaucoup d'émotions sont ainsi remontées à la surface, alors que l'on contaste à l'écran qu'il n'en est rien.
Ce dispositif, c'est justement ce qui d'habitude m'attire chez Herzog. Car on pourrait croire qu'il mène en bateau ses personnages, joue avec elleux au second degré, alors qu'au contraire je pense la démarche sincère — premier degré —, puisqu'elle vise avant tout à comprendre les comportements humains (notamment dans des situations extrêmes). Quand je défends Herzog, je le défends un peu près de la même façon que l'émission Strip Tease. Le rapport premier/second degré inversé, l'accent sur l'humanisme.
Avec Les Ailes de l'espoir, j'ai l'impression de me retrouver en partie devant un échec de tournage qu'Herzog a cru pouvoir rattraper à l'aide de sa voix off habituelle de montage. Le sujet n'allait pas dans le sens voulu par le cinéaste, et plutôt que d'accepter cette inadéquation et de jouer avec, il semble vouloir faire rentrer son personnage dans son moule préconçu et ignorer le malaise qui pouvait s'installer du fait chez son public.
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Créée
le 1 févr. 2024
Critique lue 59 fois
le 26 sept. 2021
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