À chaque scène (ou presque), et après l'avoir vu plusieurs fois, encore et encore je me fais transpercer le corps, t'as une mains qui sort viscéralement de l'écran pour me frapper. Chaque scène a presque ou a sa propre âme, indépendamment elle est belle et puissante. Et moi, j'avoue mon insensibilité totale aux problèmes que pose ce film, objectivement évident mais l'émotion est plus forte, c'est paradoxalement si loin du nihilisme. Pourquoi rayer tout ce rappel à la vie, ces lucidités exquises qui s'immiscent clairement et intensément pour nourrir ce sentiment qui perdure du début à la fin, que je ne peux retranscrire que comme ça : "suis-je entrain de rater ma jeunesse, est-ce que j'échoue à vivre ce qui m'est offer ?". La légèreté est prenante, l'absurdité parfois grande mais les mots et les regards sont justes.
Je me souviens de la première scène, du regard du jury. Je me souviens du mec qui se cogne la tête qui part pour revenir et lui chuchoter son prénom. Je me souviens du moment où ils bougent les tables, où ils parlent dans le métro, où elle fuit et qu'il réapparaît. Je me souviens de la scène du bar, où le serveur la découvre, la caméra se rapproche doucement. Et puis, quand elle pleure, qu'elle ne veut pas y aller, ah non pas dans la feu de la vie, dans l'âge adulte, dans ce chemin absolument inconnu, et qu'il pose sa main doucement et la pouce doucement, doucement, doucement.