Un docteur fou, qui trompe sa femme avec sa majordome, la surprend en train de le tromper lui aussi avec un jardinier. Fou de rage, il va torturer à mort les deux fautifs et son épouse, avant de mourir, jure qu'elle viendra le hanter et lui annonce que sa fortune est léguée à sa soeur par héritage. Quelque temps plus tard, ce même docteur, qui bécote toujours avec sa maitresse, épouse une jeune femme blonde instable qui n'est autre que la soeur de son épouse (faut suivre), et souhaite lui soutirer son héritage avant de la renvoyer dans un asile.
J'avoue ne pas connaitre le cinéma gothique italien, et ces amants ont été une belle surprise, car il sait faire montre d'une certaine ambition en dépit d'un manque de moyens, quasiment que du studio et six acteurs et actrices en tout. De par l'ambiance, je pensais même au départ voir un film anglais typer Hammer jusqu'à entendre la musique signée Ennio Morricone, assez quelconque d'ailleurs, et l'impression qu'on est loin de tout, avec le personnage principal joué par Paul Muller qui semble sortir d'un Dracula. A ses côtés, il y a sa femme incarnée par la sublime Barbara Steele, et qui est la grande idée du film, à savoir qu'elle joue deux rôles. D'une part, la femme aux cheveux nours adultérine, torturée à mort, puis la soeur fragile blonde, aux caractères opposées, et qui commence à voir des fantômes. Ce qui donne à l'actrice l'occasion de jouer dans un spectre plus large, et de rendre le film très intéressant. On a aussi le mythe de la jeunesse éternelle par la présence de la majordome incarnée par Elga Liné (qui jouera juste après dans la série des Kriminal), qui veut s'abreuver du sang de l'épouse décédée, ainsi que d'un produit particulier, pour rajeunir pour les beaux yeux de son amant. Alors qu'elle n'est pas si âgée que ça, seulement 33 ans...
Ça n'est pas simplement du film d'exploitation, assez sage sur l'érotisme ou sur la violence, mais sur les présences, les fantômes, le rôle du double, et il s'agit d'une belle réussite.