Sex, lies and photographs
Le film de Plympton passait dans ma région, dans peu de salles, du coup je me suis jeté sur l’occasion. Je trouve dommage qu’il passe un peu inaperçu parce que c’est une petite merveille.
Il me semble que ses premiers films n’étaient pas muets (c’est-à-dire sans paroles), je ne sais pas ce que ça peut donner, mais là avec cette idée et ses dessins il arrive à créer un univers génial, poétique, délirant, ou les personnages qui ne s’expriment jamais par les mots ont bien plus de charisme et sont plus vivants que bien des personnages qui ouvrent sans cesse leur gueule. Je veux dire qu’on y croit très vite à cet amour, dès qu’ils apparaissent on a envie de les aimer.
Le film est très inventif, drôle, barré, il y a des idées complètement dingues comme la bataille de linge propre (il faut voir le film pour comprendre), et certaines scènes où le montage suggère les pénétrations notamment qui sont assez réjouissantes. Il a compris que l’animation permettait tout, alors il se permet tout, les fantasmes les plus fous. Je pense à une séquence vers le début où on voit un rêve qui se termine d’une façon très drôle et étonnante.
Mais surtout, il nous raconte une belle histoire, il arrive à rendre ses personnages émouvants, tout est très pur, ça ne sent pas le fabriqué. Je pense qu’on pourra tous aimer ce film, il est universel grâce au coup de crayon simple, au fait que personne ne parle, tout le monde peut se retrouver là-dedans.
C’est un tout petit film, court, fait avec trois fois rien, un peu de bruitages, des dessins et de la musique, mais c’est une heure seize de bonheur. Rien que l’invention visuelle des fantasmes des personnages qui chantent sur des airs d’opéra vaut le détour. Ça passe dans peu de salles, ça ne va pas rester longtemps à l’affiche, alors il serait dommage de s’en priver.