Après un premier film tout au plus sympathique, voici la première suite du spin-off de Harry Potter, toujours menée par David Yates (aux commandes de la saga depuis L'Ordre du Phénix) et interprétée par le quatuor Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler et Alison Sudol. Dans cette séquelle, nous aurons non seulement les réponses aux questions laissées en suspens dans l'épisode précédent mais également à des thématiques de l'univers de J.K. Rowlings comme le passé de Dumbledore et sa relation avec le criminel Grindelwald. Des réponses bienvenues mais mal amenées...
Car il ne s'agit plus ici de féerie, de magie ou d'animaux fantastiques. Les Crimes de Grindelwald est une aventure ténébreuse, nihiliste parfois, très dramatique et peu enchanteresse où nous suivons notre pauvre Norbert Dragonneau en mission pour Dumbledore afin de retrouver Grindelwald, tout juste échappé et rassemblant une armée de fidèles à des fins diaboliques. En soi la trame est simpliste voire éculée mais le scénario va dans tous les sens, obligeant le spectateur à suivre des sous-intrigues par dizaines, des séquences entières incompréhensibles si l'on n'a pas épluché tous les romans, de nouveaux personnages peu développés apparaissant pour étoffer une intrigue déjà bien alambiquée.
Quelques sortilèges nouveaux et deux ou trois nouvelles créatures ne suffisent pas à faire du film un bon divertissement, noyé dans une bouillie numérique hideuse et un scénario bordélique où se mêlent complots, traîtres à foison et révélations sur tel personnage qui est en fait de la même famille que celui-ci mais qui en fait ne l'est pas... Inutilement complexe, cette séquelle nous fait clairement oublier les aventures du jeune sorcier à lunettes, ne s'intéressant désormais plus qu'à une métaphore politique ennuyeuse et mal fichue dont on ne retiendra du film qu'une séquence envolée et la prestation d'un Johnny Depp tout en sobriété, étonnant de la part de l'acteur déchu.