Pas simple d'exister après (enfin, avant!) Harry

« Les Animaux fantastiques » se suivent et le ressenti évolue peu concernant le préquel d' « Harry Potter », loin d'être déshonorant mais ayant du mal à susciter l'enthousiasme. D'ailleurs, il m'a vraiment fallu du temps pour rentrer de plain-pied dans l'histoire : hormis une introduction intense entre Dumbledore et Grindelwald et une course-poursuite impliquant Dragonneau, le récit se déroule sans passion, ne retrouvant toujours pas la magie qui caractérisait l'univers du petit sorcier.

Passons cette séquence ridicule des crabes, totalement en rupture avec le ton de l'œuvre et assez incompréhensible, on a du mal à s'imprégner, à s'intéresser : certains personnages disparaissent quasiment d'un film à l'autre, j'ai eu l'impression d'un récit parfois légèrement confus, ayant du mal à trouver une ligne directrice. Heureusement, le résultat est toujours aussi étourdissant visuellement, d'une précision d'orfèvre, notamment dans les décors ou les costumes, ou encore cette vraie-fausse reconstitution de la République de Weimar, cette idée du Mal absolu maquillée sous un vernis séduisant m'ayant plutôt convaincu, le passage du « Paris des années 20 » au « Berlin des années 30 » se faisant aisément.

C'est toutefois clairement la dernière partie qui permet de rehausser l'impression d'ensemble : plus de rythme, d'enjeux et un final de belle facture, où l'on ressent enfin le potentiel de la saga exploité pleinement. Côté bonne nouvelle, citons également la séduisante nouvelle venue Jessica Williams en enseignante aussi charmante qu'opiniâtre, Mads Mikkelsen se révélant un choix convaincant pour remplacer Johnny Depp (je n'en demeure pas moins totalement contre cette éviction aussi injustifiée qu'arbitraire : c'est dit!). Une troisième aventure inégale et se traînant un peu, toutefois traversée de quelques beaux moments, commençant et terminant bien, mais confirmant que J.K. Rowling est moins bonne scénariste que romancière.