J’avais pas mis une note inférieure à 3 depuis 2019, donc ce sera full spoiler, je vais pas me retenir.


Si j’étais plus mesuré vis-à-vis des deux précédents volets, notamment le deuxième qui avait le mérite de développer de façon intéressante certains aspects de l’univers, même s’il ressemblait à un roman de 1000 pages charcuté pour tenir en un film de 2h, ce troisième volet est un désastre complet. En dehors du casting, c’est une catastrophe sans nom.


Ignorons une seconde la transphobie gerbante de J.K. Rowling, ce film est une raison pour laquelle il faut la cancel à tout prix. On ne peut plus la laisser faire ce genre de truc en toute impunité. L’écriture des deux précédents volets était déjà mauvaise, mais pas à ce point. Pourtant ce film enregistre le retour comme co-scénariste de Steve Kloves, qui sans être spécialement bon dans ce qu’il avait fait avant, avait au moins le mérite de savoir écrire un script correct. Mais d’un point de vue scénaristique, ce film pue l’incompétence pure, c’est vraiment à se demander s’ils ont vraiment essayé.


Les personnages sont mal (ré)introduits, on passe par tous les clichés possibles et imaginables, comme pour Jacob dont toute la backstory des deux films précédents est listée par un autre personnage, alors qu’il est de loin le personnage le plus marquant de cette saga, quand d’autres personnages dont on oublie facilement l’existence (genre Yusuf Kama) sont réintroduits en mode « comment ça tu te souviens pas de lui gros loser ? Bah démerde toi, on va quand même pas tout t’expliquer non plus ». Et tout ça vaut aussi pour des personnages qui parlent comme s’ils étaient dans le trailer, comme Abelforth dont le « That would be my brother » est gardé dans le montage final.


Il faut ajouter à ça la montagne de dialogues qui n’ont qu’un but d’exposition, ce qui pourrait ne pas si mauvais si les personnages ne se basait pas uniquement là-dessus, mais leurs interactions sont continuellement mises en pause pour expliquer que « Dumbledore nous a chargé de retrouver le Gobelet de Kaprout, qui comme tout le monde le sait permet à son propriétaire de soigner ses maux de ventre lorsqu’il boit dedans en regardant un chat blanc droit dans les yeux ».


L’histoire de ce film n’a aucun sens, il y a toute une intrigue politique qui est tellement débile que c’est indescriptible de stupidité. Au début c’est juste des politiciens corrompus et un parallèle avec la situation politique actuelle, un peu lourd dans l’exécution, mais cohérent, puis ça part méchamment en couilles en inventant des histoires d’animaux qui choisissent le politicien qui a le cœur pur afin de devenir le leader du monde des sorciers. C’est déjà con écrit comme ça noir sur blanc, ça l’est encore plus quand on regarde l’exécution du bordel.


La révélation majeure du dernier film, comme quoi Credence était en fait le frère de Dumbledore, est contextualisée, et en fait c’est pire que tout ce que j’avais pu imaginer. La révélation était un gros retcon, mais du coup c’était intriguant de voir qu’elle allait être la justification. En fait c’est à peine si Credence est un personnage dans ce film, on lui balance des lignes de dialogue qui font ressurgir mon PTSD de Star Wars Episode IX, à base de « You’re a Dumbledore », et la recontextualisation de son ascendance est à mourir de rire, car ça n’amène à absolument rien, mais littéralement, le personnage n’a aucune utilité, et surtout il n’y a pas de vraie conclusion à son arc, il se barre du film, et on ne le voit plus.


On a aussi des enchainements d’aventure qui n’ont aucun sens, au point où même le film dit que ça n’a aucun sens mais qu’ils font ça exprès car il y a des animaux capables de voir le futur, donc il faut faire exprès de faire de la merde pour que Grindelwald soit confus. Et comme pas mal de choses, ça n’amène à rien car ils oublient complétement ce point. Le film invente tout un tas de trucs qui n’ont aucun sens, les sorciers peuvent désormais se battre dans des univers parallèles, le fameux pacte de sang entre Grindelwald et Dumbledore est brisé avec comme explication « va te faire foutre ».


C’est un amas sans nom de débilités en tous genre, au point où je me fous des incohérences vis-à-vis du canon, le film n’est même pas cohérent avec la scène précédente. Les personnages sont encore sous-exploités, comme Queenie, qui après son heel turn soudain dans le dernier film, passe son temps à avoir l’air constipée dans ce film avant de revenir du côté des gentils, sans réel cheminement. Et pour sa sœur c’est pire, elle n’est même pas dans le film, enfin si, pour une scène, super. Et ça passerait mieux si le personnage de Jessica Williams n’était pas écrit pour agir exactement comme Tina agirait dans le même contexte. C’est un concentré de mauvaise écriture comme j’en ai rarement vu, de l’incompétence dans sa forme la plus pure, c’est limite fascinant.


Visuellement c’est très moche, on a 2/3 plans créatifs, mais ça n’empêche pas le tout d’être d’une laideur assez dingue, enfin, David Yates n’est encore une fois pas le plus gros problème du film, et dieu sait que ça me fait du mal de dire ça. Les musiques de James Newton-Howard sont bonnes, même si l’utilisation des musiques classiques de John Williams sont lourdes dès qu’on est à Poudlard, ça va, on a compris qu’on était dans le même univers, pas la peine d’insister à ce point, ça tourne au désespoir là.


La seule satisfaction du film, c’est son casting. Certes, avec une meilleure écriture ils auraient pu encore plus tirer leur épingle du jeu, mais encore une fois Jude Law, Eddie Redmayne et Dan Fogler sont parfaits dans leurs rôles respectifs, Jessica Williams apporte beaucoup de présence à un personnage qui ne sert à rien dans le récit. Richard Coyle était un bon choix pour jouer Abelforth, mais comme pas mal d’autres acteurs, son personnage est sous-exploité et ne sert à rien, et certains comme Ezra Miller ou Alison Sudol sont dirigés n’importe comment. Et évidemment il y a Mads Mikkelsen qui est un Grindelwald parfait, même s’ils l’ont fait pour de mauvaises raisons, je suis heureux que WB ait remplacé Depp par un acteur largement supérieur et qui colle parfaitement à l’image que je me fais de Grindelwald. Il est à la fois menaçant, charismatique, et séduisant. Dès la première scène avec Jude Law, on sent la tension sexuelle entre les deux, même si Mads serait capable de créer de la tension sexuelle avec un post-it. Enfin le film ose mentionner la relation entre les deux. Bon, ça manque de tactile, mais au moins les mots ont été prononcés.


Ce film est une merde.

Créée

le 14 avr. 2022

Critique lue 332 fois

6 j'aime

KiraYagami

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