Péripéties blêmes

Autant il y avait un problème de rythme dans le premier volet un peu trop effréné du feuilleton "Les Araignées", emballé en à peine plus d'une heure, autant cette suite intitulée "Le Cargo de diamants" donne l'impression de traîner sur la longueur et d'enchaîner le même genre de péripéties soporifiques sur 1h40. Finies les allusions à une mystérieuse société incas avec tout son imaginaire hautement photogénique, place à une vaine compétition entre le héros Kay Hoog et le gang éponyme pour mettre la main sur un diamant légendaire. Le scénario essaie de nous motiver en précisant que la possession de cette pierre, en forme de tête de Bouddha, garantirait le contrôle de l'Asie sans qu'on sache véritablement de quoi on parle, mais c'est quoi qu'il en soit peine perdue.

Une histoire extrêmement poussive nous emmène des États-Unis aux Îles Falkland en passant par Londres et l'Inde, simplement bercée par les manigances de criminels un peu bas du front — toujours dans la veine des serials de Feuillade, mais sans le talent. On a droit à toute une litanie de lieux très peu passionnants à quelques exceptions près, ainsi qu'à une bonne dose de stéréotypes de l'époque (ah, ces quartiers chinois avec sociétés secrètes tapies dans les sous-sols). Le passage dans les volcans aux fumées empoisonnées constitue le climax en termes de tension et de décors, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Lang a beau garnir son récit de clé d'ivoire, de pirates et de pigeons voyageurs, on ne peut pas dire que l'étendue de ses capacités à venir soit particulièrement tangible.