Comme le spectateur moyen que je suis, je suis sorti du film avec un drôle de gout en bouche. Saveurs mêlées d'enjouement et de perplexité, doux parfum d'incompréhension, qui vous enivre jusqu'à ressentir un mystérieux sentiment de satisfaction, d’incertitude, d'incohérence, de communion à l'égard du film et de ses protagonistes...Ambivalence quand tu nous tient! Vous l’aurez compris (ou pas), j'ai aimé ce film, bien qu'il me fut difficile de savoir pourquoi!


Du démêlant pour scenario, ainsi vos scenarios seront toujours lisses et soyeux


Le film s'ouvre sur un texte défilant, comme dans star wars et qui, comme lui, vous explique brièvement où en sont buckaroo et ses amis dans leurs aventures, ceci afin de poser les bases du scenario et de bien faire comprendre au spectateur l'essence du film : ces gens sont cools.
Buckaroo est un éminent neurochirurgien qui, excusez du peu, devient le leader d'un groupe de rock trop cool la nuit, et, parce que docteur-rock-star c'est pas assez, qui va révolutionner la science moderne car, excusez encore du peu, il est aussi un brillant inventeur travaillant en ce moment sur le voyage inter-dimensionnel... Bon il est aussi samouraï à ses heures perdues, il de bonnes notions de mandarin, et est hyper populaire, au point de générer une fidélité aveugle et inconditionnelle parmi ses amis plus nombreux qu'on puisse l'imaginer. Il est enfin un excellent médiateur, capable de résoudre presque tout les conflit par les mots plutôt qu'avec les poings.
Le film nous raconte donc l'histoire de banzai et ses amis contre les lectroides (comprenez des extra terrestres venus d'une autre dimension), eux mêmes bloqué sur terre et qui, suite à la réussite de buckaroo à voyager dans les dimension, entendent bien utiliser cette technologie pour rentrer chez eux et revenir tuer tout les humains avec tout leurs potes (bah ouais parce que quand on est méchant, autant l'être jusqu'au bout). Il sera donc épaulé par ses amis et d'autres lectroides, gentils eux, bien qu'ils menacent de détruire la terre si buckaroo ne parvient pas à arrêter les méchant aliens... Pfiou! Vous n'avez rien compris? C'est normal et c'est bien là un des reproches que l'on peut faire au film. A vouloir à tout prix être cool dans le moindre de ses recoins, l'histoire multiplie les nœuds d'intrigue inutiles, se perds, quitte à devenir complètement indigeste et incompréhensible. Mais il s'agit aussi de l'un des tours de force du film (vous avez dit dualité?), il est cool dans sa surenchère, mais pas au sens adulte du terme. Le film est cool comme l'entend l'enfant de 8 ans qui sommeille en nous... Ce qui, et c'est compréhensible, ne sera pas au gout de tous!


Dessine moi un mouton samouraï chirurgien


L'enfant justement, c'est bien l'enfant en nous qui est au cœur de tout ça. L'enfant qui n'en à rien à faire d'écrire un scenario fourre-tout bancale, parce qu'il veut juste voir un chirurgien samouraï sauver le monde et avoir la fille à la fin. L'enfant qui reste premier degré du début à la fin, et qui est bien incapable d’intégrer une part d'humour à son film. L'enfant qui dégouline de niaiserie et de bon sentiments... Bref, vous l'aurez compris, le film ne s’appréciera pas sans une certaine gymnastique mentale, celle de retrouver le mioche en dedans de nous et de jouer avec lui à faire semblant. Moi j’étais un chevalier ninja qui mourrait de s'être trop battu pour sauver le royaume, mais qui était ressuscité par une magie ancienne, magie déclenchée par les pleurs trop nombreux pour ma mort trop injuste, surtout ceux de la princesse qui m'aimait en secret. Pardonnez moi, j'avais 7 ans et demi, j'étais naïf et j’utilisai trop le terme "trop" ... Nous avons donc là une des grandes qualité du film, il réussi à être touchant sans sortir de son premier degré enfantin. Mais c'est aussi son principal défaut (oui je sait + et - ne cohabitent pas dans nos têtes sans nous faire saigner des oreilles, désolé), à savoir que l'on est obligé de ce retourner l'esprit pour l'apprécier! Est ce là une mécanique cinématographique normale? Pas vraiment... A trop compter sur la bienveillance générée par ses nombreuses maladresses, le film perd une bonne partie de ses spectateurs et passe de la case "bon film" à "mais bordel vous vous foutez de ma gu..."


Une julienne de cool-attitude et sa sauce au synthé, s'il vous plait


Les années 80, les épaulettes, le synthé et tout va bien, voila ce qu'appelle le film. Mais force est de reconnaitre, quand on sait l’échec qu'il fut à sa sortie, qu'il est un film des années 80 comme nous l'entendons aujourd'hui. C'est à dire qu'il cristallise les fantasmes que nous avons, en 2016, vis à vis de ces années là. Et s'il est aujourd'hui culte, c'est bien parce qu’il est porté par la vague d'idéalisation de cette époque, comme par exemple stranger things ou super 8. C'est un film générationnel, d'une génération qui n'a pas ou peu connu ses années là, et qui ne sera peut être plus lorsque le vent des 80's tombera. Donc armez vous de toute votre bienveillance, appelez vos potes (à plusieurs c'est mieux, on recolle plus facilement les bout du scenario et on arrive presque à comprendre complètement l'histoire en un seul visionnage), et faites vous votre avis car, que vous l'aimiez ou pas, Les Aventures de Buckaroo Banzaï à travers la 8e dimension est un film culte et ne vous laissera pas indifférent. Avec un petit plus pour la BO, qui devrait vous plaire si vous êtes de ceux qui écoutent de la synth wave en cachette...

ArnaudSchmitt
7
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le 17 déc. 2016

Critique lue 236 fois

Arnaud Schmitt

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