Autant défendre La Menace Fantôme pour parler de la saga Star Wars est une chose honorable, autant louer Le Crâne de cristal pour parler Indiana Jones serait inadmissible. Pour parler du géant, il faut creuser à ses racines.

Huitisch ! L’extrémité de la lanière brise le mur du son, le bang supersonique retentit laissant apparaître un emblème qui ne pouvait être incarné que par un emblème. L’annonce alléchante du générique se concrétise, le nom d’Harrison Ford prend du relief, c’est Indi. Cow-boyesquement chapeauté, chemise et veste de cuir parfois troqués contre un élégant costume cravate dans le côté barbant de sa de sa double-vie, le professeur Jones arpente les bleds paumés de notre planète à la recherche de reliques.

Mais pas le genre de relique à terminer sur la cheminée de mémé. Non, de la relique dorée, de la babiole divine qui permet de taper la discute à l’entité supérieure. Indiana Jones est un expert en sciences occultes et ne cherche pas un coffre rempli de pièces d’or puisqu’il n’a de pirate que ses méthodes. Il déterrerait une porcelaine au bulldozer, Indi.

Bref, Spielberg ne manque pas d’histoires à raconter. Récupérer le médaillon de Râ n’est pas de tout repos, faut se taper de la caverne piégée à l’ancienne et occupée par des bestioles pas des plus amicales. C’est en partie ici que réside tout le charme de l’œuvre, cet air de préhistoire dans le monde moderne où la technologie ne peut rien dans des endroits inaccessibles. Le côté mystérieux de civilisations disparues qui semblaient attribuer une grande importance à l’enfouissement de leurs richesses.

M’enfin, Ravenwood aussi a du charme, demandez à Mr Jones si vous ne me croyez pas. Paul Freeman en méchant français à l’appui de terribles et indélicats nazis complète la toile en s’opposant au héros. Harrison a encore une bonne droite et les scènes de poursuite rythmées par le travail ultra abouti de John Williams suffisent à captiver le spectateur et à faire de Les Aventuriers de l'arche perdue un mythe.

Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire, Indiana Jones vaut par lui-même, il n’a plus besoin de justificatifs tant il se sublime déjà par sa réputation de classique. Les effets spéciaux vieillissent assurément et laissent presque une impression nanardesque lors du rituel nocturne. Mais quoi foutre de tout cela, on se laisse guider par l’aventure et les pointes d’humour entre cuites et félonies car après tout, Indiana Jones est-il autre chose qu’un rêve de gosse éternel ?

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le 23 nov. 2013

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Deleuze

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