Reprenant ses thématiques habituelles, dans la filiation du maître Ozu, autour de la question de la famille et de la filiation tout en réfléchissant philosophiquement sur la vérité, H. Kore-eda ose toutefois sortir en partie de ses chemins habituels d’abord en tournant en Corée du Sud (sur les traces semble-t-il de Bong Joon-Ho) puis en embrassant, grossièrement, la comédie, le drame, le mélo et le polar dans un tout brouillon et assez vain.
On est en effet bien loin de Tel père, tel fils ou Une affaire de famille dont la mise en scène et l’écriture ravissaient. Au contraire, ici Kore-eda se perd dans la foule de personnages secondaires, d’intérêts différents de ceux-ci, sur le regard porté sur eux, dans le ton même de son discours sur lequel il hésite, si bien qu’il semble dépassé par ses idées que le scénario n’arrive jamais à intégrer cohéremment ni à homogénéiser. Certes Song Kang-ho est admirable en père temporaire maladroit, mais il ne peut porter le film et le bébé à lui tout seul.