« Chariots of Fire », c’est le genre de film qui a suffisamment marqué son temps pour que tout le monde en ait une séquence en tête, même ceux qui ne l’ont pas vu. On parle bien sûr de cette introduction flamboyante, où de jeunes athlètes courent sur la plage au son de la BO de Vangelis. Une très belle scène, mainte fois copiée ou parodiée, qui présente en quelques secondes le contexte et les protagonistes. Mais que vaut le reste de l’œuvre ?
Et bien disons que le film nage en permanence entre deux eaux : celle de l’audace, et celle de l’académisme soigné. Sur le fond, on est clairement dans l’académisme. Le scénario est une critique facile de l‘establishment britannique ultra rigide, contre lequel vont devoir lutter un Juif régulièrement victime de discrimination, et un Catholique très attaché à sa foi. Sans compter un message sur le dépassement de soi, très classique pour une success story sportive. L’absence de réel enjeu (et notamment de réel antagoniste) n’aide pas, et l’ensemble est parfois un peu longuet.
Néanmoins, ceci est réalisé avec maîtrise. Les deux athlètes principaux ont par exemple une vraie profondeur qui les rend attachants. Et la mise en scène offre de beaux moments. Par ailleurs, comme évoqué plus haut, « Chariots of Fire » propose quelques originalités. L’idée d’avoir fait appel à Vangelis et une BO électronique pour un film d’époque, chose encore rare en 1981. Le concept de filmer & monter les courses comme des clips (ralentis, musique très présente, découpage non linéaire…), concept qui deviendra très utilisé dans les années 80.
On comprend dès lors que le film ait pu marquer à sa sortie, à tel point qu’il faut partie des classiques outre-manche.