Si la longue scène du ballet est tout à fait remarquable par la richesse onirique de ses décors et de ses personnages, il y a dans ce film quelque chose d'assez surprenant: c'est l'époque de sa création. Nous sommes en effet encore très proches de la seconde guerre mondiale, de l'horreur nazi, dont le traumatisme est encore dans tous les esprits. Or il y a dans cette réalisation comme une volonté d'occulter totalement le tragique historique récent en renouant avec la période qui l'a précédé; les nombreuses références au cinéma expressionniste, à la grande époque des ballets russes, au personnage de Diaghilev et au caractère Méphistolien qui lui est donné dans le scénario, tout semble indiquer ce désir d'occultation. Le film prend alors une signification assez troublante, en ce sens où il ressemble à une tentative désespérée de retrouver les liens à une innocence détruite où l'art et la culture pouvaient prétendre prédominer sur toutes autres choses. Une tentative de conservatisme existentiel.
steka
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le 5 août 2012

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