Je me suis longuement questionné sur l’intérêt d’écrire une critique sur Les clefs de bagnoles de Laurent Baffie.

Le mot bagnole est familier, populaire et déboutonné, pourquoi ne pas dire voiture ? Comme l’article défini qui est préférable, cela donne les Clefs de la voiture.

Ça va divulgacher sévère, je préviens !

Alors dois écrire sur les clefs de bagnoles ?

Un film qui raconte pendant quatre-vingt-quatorze minute l’histoire d’un mec et son pote qui cherchent des Clefs de bagnole :

Daniel Russo : -Tu les as paumés où ?

Laurent Baffie : -Mais qu’il est con celui-là, si je le savais on s’rait déjà parti

… qui sont au final dans sa poche gauche.

Point positif, un film les Clefs de bagnoles ça n’a jamais été fait.

Daniel Russo : -Tu ne t’ai jamais demandé pourquoi ?

Laurent Baffie : -Personne n’a eu l’idée…

Daniel Russo : -Parce que c’est d’la merde, c’est pitoyable comme scénario.

Et puis les acteurs… Au vu des réactions des acteurs qui refusent le rôle, Laurent Baffie aurait dû se poser des questions. Par exemple Jamel Debbouze :

« Il veut que je tourne dans son film… Ça s’ra pas possible…. Excuse-moi..., non, non, J’peux pas faire ça… Ou au maximum, si je tourne dans ton film, je fais une voix… encore, encore… faut que ce soit une voix de chien… et si le chien il est en pâte à modeler… »

Ou encore Jean Rochefort :

« J’ai tourné avec les plus grands, c’est pas pour tourner avec les plus p’tits ! »

Tout ça aurait dû lui mettre la puce à l’oreille.

Seul Michaël Youn semble sur jouer son refus mais qui aurait voulu voir un film de Baffie avec Michaël Youn ?

Alors ça sera Daniel Russo. J’aime bien Daniel Russo mais manifestement ce n’était pas le premier choix du réalisateur.

Et Laurent Baffie ?

Je l’aime beaucoup comme sniper ou auteur de pièces de théâtre mais ici, je pense qu’il a trop de casquettes, auteur producteur, scénariste alors acteur c’était peut-être trop !

Je ne parle même pas des faux raccords et des fonds verts utilisés à mauvais escient.

Daniel Russo : -Oh merde comment t’as fait ça ?

Laurent Baffie : -C’est moi qui ai écrit le film alors j’fais ce que j’veux.

Daniel Russo : -Pourquoi on est dans un film ?

Laurent Baffie : -Ouai Daniel !

Daniel Russo : -Et tout ce qu’on dit et tout ce qu’on fait, c’est toi qui l’a écrit ?

Laurent Baffie : -Ouai Daniel !

Daniel Russo : -J’hallucine !

Laurent Baffie : -Pourquoi ?

Daniel Russo : -Attend, tu fais un film et tout ce que t’a trouvé à raconter, c’est l’histoire de deux blaireaux qui cherche leur clé de bagnoles pendant une heure et d’mi, c’est ça ?

Laurent Baffie : -Ouai !

Daniel Russo : -Ben mon vieux ç m’étonnerait que t’ailles au festival de Cannes avec une merde pareille !

Laurent Baffie : -Oh ! toi de toute façon toi t’aime rien alors !

...

Laurent Baffie : -Mais t’as rien compris au fond les clés on s’en fout

Daniel Russo : -Ah parce qu’en plus on s’en fout ? Mais pourquoi on les cherche

Laurent Baffie : -En réalité c’est une recherche intérieure sur notre identité profonde, une sorte de parcours initiatique, c’est une allégorie si tu préfères

Daniel Russo : -Une allégorie ? tu sais que t’es chiants quand t’a fumé

Et Daniel Russo n'est pas le seul à mettre en doute le projet, . même le public lui dit :

« Iriez-vous voir un film qui s’appelle les clefs de bagnoles ?

Ça dépend c’est avec qui ? Et c’est de qui ?
C’est pas un bon sujet mais ça peut être un sujet ! voilà !
Je doute effectivement qu’on puisse tenir une heure et demi ou deux heures avec ça.

Le film comporte quelques erreurs grossières comme des regards caméra.

Les comédiens ne regardent jamais la caméra, c’est comme ça depuis Méliès alors maintenant tu arrêtes de me faire chier.

J’en ai marre d’écrire cette critique, c’est même pas une critique, je ne fais que copier des lignes de dialogue et il n’y a aucune analyse je préfère m’arrêter maintenant…

Au bout du rouleau en sept lettres

Déprimé…

J’m’emmerde…

J’vais te dire pourquoi tu t’emmerde, c’est parce qu’on ne lit plus un texte sur Les Clefs de bagnole.

Pourtant Laurent Baffie avait la recette, des petites ficelles pour que ça plaise à tout le monde.

Pour faire un bon film, il faut quoi ? c’est très simple

Il faut :

  • de l’action
  • du suspens
  • de l’aventure
  • de l’humour
  • une belle histoire d’amour
  • des bons dialogues
  • des enfants
  • des animaux
  • de la belle musique
  • un message, très important un message !
  • et surtout, surtout une happy end.

J’ai rien oublié ?

  • des bons acteurs.
  • des effets spéciaux
  • des bons gags.
  • un running gag, excellent ça marcel !
  • faut mettre de la zoologie quand même ! au passage quand ça se justifie dans le scénario, un petit peu de zoologie comme ça par petite touche
  • des enfants à poil

  • des vieux.
  • des beaux sentiments.
  • des références cinématographiques.
  • des handicapés.
  • Une pêche Melba. Ça c’est n’importe quoi !
  • Alors sachant que Laurent Baffie possède la recette pour réussir un film et que son film coche absolument toutes les cases citées plus haut, alors comment peut-on expliquer que son premier film va faire un tel four ?

    Avec seulement 200.00 entrées et qu’il mettra sept ans à rembourser ses dettes. Les clefs de bagnoles est un échec cuisant. Ou alors c’est Daniel Russo car quand il a faim, il chie les dialogues. Ou alors c’est parce que Laurent Baffie- un jolie petit branleur çui-là – qui fait les courses pour sa mère pendant le film.

    Laurent Baffie: -T’as vu qui c’était ?

    Daniel Russo : -qui ?

    Laurent Baffie : -le fromager ?

    Daniel Russo : -ben oui c’est Depardieu et alors ?

    Laurent Baffie : -Ça t’épate pas ça ?

    Daniel Russo : -Non moi ce qui m’épate c’est que t’arrives à avoir une superstar comme Depardieu et que tu lui refiles un petit rôle minable de fromager. Alors ça oui, ça oui ça m’épate !

    Laurent Baffie : -Attend on s’en fout on a Depardieu au générique...

    Personnellement j’explique l’échec du film par son trop plein de zoologie. Pourtant c’est un vautour à dos blanc qu’on appelle le Gyps africanus. Un vautour en plein Paris c’est pas discret :

    Daniel Russo : -Et là bientôt ça va être le moment de ma belle histoire d’amour.

    Laurent Baffie : -Une seconde ! Une scène comme ça il faut le temps de l’installer. On peut démarrer dans le lit tout de suite, sinon un été 42 ça aurait duré cinq minutes.

    Un été 42, ça c’était un beau film qui mériterait une vraie critique.

    Un été 42

    Un été 42 (Summer of '42) est le douzième film de Robert Mulligan (né le 23 août 1925 à New York, mort le 20 décembre 2008 à Lyme, Connecticut) avec Jennifer O'Neill (Dorothée dans la version française) et Gary Grimes (Herbert dans la version française)

    Pour la composition de sa musique originale, Michel Legrand reçoit un Oscar en 1972

    Mais je m’égare.

    Les Clefs de bagnoles

    Ce film de Laurent Baffie qui fêtera ses vingt ans cette année est une véritable déclaration d’amour au cinéma. Le film aborde tous les sujets de la construction d’un film de la recherche du financement au choix du comédien principal en passant par le montage jusqu’au happy end.

    Moi j’adore même si aujourd’hui ça a vieillit mon fils de 10 ans qui matait le film avec moi n’a reconnu aucun producteur (même avec les bandeaux de textes) il n’a pas reconnu non plus les acteurs si ce n’est Jamel Debbouze et Alain Chabat

    Autre remarque la scène de la rencontre entre Daniel Russo avec le second propriétaire de Clefs n’est pas un plan séquence, contrairement à ce que Laurent Baffie dit, Alors que le film contient un vrai plan séquence à un autre moment, avant la scène de la rencontre avec Lucie (Alexandra Sarramona).

    Même si, je l’avoue je ne suis pas allé voir cette merde au cinéma en 2003 à sa sortie, aujourd’hui je suis un très grand fan et comme il est disponible gratuitement sur Youtube mes quatre deniers visionnage ne rapporteront pas un kopeck à son auteur.

    Créée

    le 24 avr. 2023

    Critique lue 10 fois

    Gwangelinhael

    Écrit par

    Critique lue 10 fois

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