L'espoir misé sur les générations futures

Vingt ans après la seconde guerre mondiale, à laquelle il participa en Afrique du nord, éloigné des siens, un homme revient en Pologne pour enquêter sur la disparition de son fils, semble-t'il déporté. Séquences oniriques stylisées assez remarquables (panoramiques), centrées sur celui-ci, enfant, à la fois énigmatiques, traumatiques (illustrant l'inéluctable dans un train à l'arrêt, ou la terreur lors d'une reconstitution), baroques (dans une église). Le film est assez fastidieux, de facture neutre et classique pour sa partie enquête, dans le sens où cette dernière n'est qu'illustration répétée d'une impasse, contre laquelle le personnage principal s'échoue. Le propos tend à rendre compte de l'impossibilité d'éclairer la vérité sur le passé, a fortiori en temps de guerre où la réalité est on ne peut plus tramée d'illisibles incohérences et logiques complexes. Quelque part, on rejoint "Blow up" d'Antonioni.

Séquence documentaire en bout de narration laissant apercevoir la jeunesse polonaise urbaine contemporaine de Tadeusz. Interprétation incertaine. Une appréciation optimiste ferait écho au poème du poète Slowacki, dont on entend de extraits de "Anhelli" ("Ayez l'espérance, car elle passera de vous aux générations futures..."), mais on peut voir ces images comme l'illustration d'une méfiance justement à l'égard du peuple, étant donné l'hypothèse d'une culpabilité de la résistance polonaise elle-même clôturant l'enquête.

Sujet très difficile, douloureux, mais au pathos sobrement écarté.

Flip_per
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films vus en 2023, Guerre et conséquences, Baroque, Onirisme et Espérance

Créée

le 9 déc. 2023

Critique lue 4 fois

Flip_per

Écrit par

Critique lue 4 fois

Du même critique

Le Voyage
Flip_per
6

Vers le serpent à plumes

Satire politique engagée à l'échelle du continent, par le truchement comme on dit d'un voyage initiatique. Des atmosphères très originales, variées, ayant recours au réalisme magique typiquement...

le 14 avr. 2024

1 j'aime

Crépuscule à Tokyo
Flip_per
8

Critique de Crépuscule à Tokyo par Flip_per

D'une infinie délicatesse, comme ces plans trois-quarts dos accompagnant les protagonistes dans leurs détresse muette, solitaire (Kisako, la mère, en particulier). Dénonciation d'une morale sociale...

le 7 avr. 2024

1 j'aime

At Land
Flip_per
7

Trouver sa voie

Formidable travail de montage visuel où le personnage, lancé en quête indéfinie dans un monde semblant lui échapper (socialement et concrètement), tente de reprendre le contrôle de sa vie aux...

le 5 mars 2024

1 j'aime