sept 2010:

Ben merde, alors! Ce film plutôt mauvais -disons-le tout net- est un objet très étrange. Déjà les circonstances de visionnage sont pour le moins tarabiscotées. Je suis tombé sur une galette coréenne avec uniquement la piste audio anglaise, mais garnie des séquences coupées où parait la petite Sylvie Dorléac, plus connue sous le nom de scène "Catherine Deneuve".

Elle est toute petiote mais assez reconnaissable tout de même. L'histoire se déroule dans un collège pour jeunes filles avec dortoir des petites et des grandes. Catherine Deneuve tient la vedette de celui des "petites" du haut de sa dizaine d'années. Elle y joue une espiègle morpionne qui passe son temps à faire des coups pendables, comme simuler un somnambulisme afin d'aller chaparder des yaourts aux cuisines. Cet aspect "petites canailles" est cependant la partie la moins visible de l'iceberg.

Le reste du film est dévolu aux grandes et à leurs histoires d'amour. On est en 1957 et André Hunebelle filme une sorte de mélodrame pré-érotique, oui madame, où l'on cause d'homosexualité féminine.

Hunebelle ne rate pas beaucoup d'occasions de montrer du nichon. Une scène de douches et l'histoire des deux jeunes filles qui veulent dormir à poil malgré l'interdiction servent de prétextes pour quelques secondes de nudies.

Ce qui reste pour encore plus extraordinaire c'est que l'on trouve quelques noms au générique, à commencer par Gaby Morlay, elle même et ce qui peut s'expliquer par son jeune âge, Sophie Daumier.

Film hybride donc, l'orientation principale du scénario reste néanmoins, malgré les deux séquences de nu, l'espèce de drame romantique que vit l'actrice principale Marie-Hélène Arnaud. Nouvelle élève de l'établissement elle fait la connaissance de Paul Guers et tombe vite amoureuse. Mais l'une de ses camarades, Christine Carrère qui s'est éprise d'elle, va la manipuler jusqu'à la pousser vers une sorte de suicide. Ce triangle amoureux est compliqué par les histoires parallèles des autres élèves et leurs amours souvent saphiques.

Propos osés mais rendus fatalement artificiels et inintéressants par un scénario plutôt affligeant et des dialogues irréels, trop fleur bleue.

Surtout, les actrices présentent des jeux pour la plupart d'une très grande médiocrité, entre les tons faux ou sur-mélodramatiques.

Je ne suis pas mécontent cependant d'avoir vu ce film. Il est trop curieux pour ne pas être vu au moins une fois mais ce fut assez dur, car l'ennui gagne très vite le spectateur en dépit de micro-réveils successifs dus au culotté de l'histoire par moments : un film avec des très hauts et des très bas.
Alligator
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le 14 avr. 2013

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