J'allais dire mauvaise pioche pour celui-là parce que la note reflétera le plaisir pris pendant la séance : aucun. Mais à bien y réfléchir, le déplaisir n'a pas été vain, il convient sans doute de prendre en considération le contexte de réalisation du film. Sans doute qu'il y a 60 ans, on n'avait pas encore pris au sérieux, ou du moins considéré le syndrome dépressif, voire la bipolarité, aussi cliniquement qu'à notre époque dans laquelle le débat à ce propos est encore souvent houleux. A ce titre là, ce premier film de Tony Richardson qui dépeint un vrai salopard souffrant des deux troubles n'est pas sans intérêt, et nulle doute qu'à la fois Richard Burton, tout en théâtralité, ainsi que les très bons seconds rôles qui l'entourent, donnent le meilleur pour illustrer le propos du metteur en scène.
Mais voilà, de mon côté je n'ai passé tout le film qu'à hésiter d'adopter la seule attitude qui me paraît sage en présence d'un tel individu : arrêter les frais et passer à autre chose. Plus les scènes de joute verbale s'enchaînaient, plus mon crâne se faisait lourd, pire encore, plus les deux femmes du métrage alternaient confrontation et désir vif pour le tortionnaire du coin, et moins j'avais envie de considérer le film. Le pire fut sans doute lorsque la seconde passe de l'adversité à la passion brûlante : erreur d'écriture pour ma part, je n'y crois pas une seconde, et je nourris d'ailleurs le même sentiment vis à vis de la dernière scène de cette bobine toxique, qui s'écoute décidément tout de même trop parler.
Gageons que je ne dois pas être un client favorable au free cinéma anglais.