SensCritique a changé. On vous dit tout ici.

Bouffe ta trompette et fous-nous la paix

J'allais dire mauvaise pioche pour celui-là parce que la note reflétera le plaisir pris pendant la séance : aucun. Mais à bien y réfléchir, le déplaisir n'a pas été vain, il convient sans doute de prendre en considération le contexte de réalisation du film. Sans doute qu'il y a 60 ans, on n'avait pas encore pris au sérieux, ou du moins considéré le syndrome dépressif, voire la bipolarité, aussi cliniquement qu'à notre époque dans laquelle le débat à ce propos est encore souvent houleux. A ce titre là, ce premier film de Tony Richardson qui dépeint un vrai salopard souffrant des deux troubles n'est pas sans intérêt, et nulle doute qu'à la fois Richard Burton, tout en théâtralité, ainsi que les très bons seconds rôles qui l'entourent, donnent le meilleur pour illustrer le propos du metteur en scène.


Mais voilà, de mon côté je n'ai passé tout le film qu'à hésiter d'adopter la seule attitude qui me paraît sage en présence d'un tel individu : arrêter les frais et passer à autre chose. Plus les scènes de joute verbale s'enchaînaient, plus mon crâne se faisait lourd, pire encore, plus les deux femmes du métrage alternaient confrontation et désir vif pour le tortionnaire du coin, et moins j'avais envie de considérer le film. Le pire fut sans doute lorsque la seconde passe de l'adversité à la passion brûlante : erreur d'écriture pour ma part, je n'y crois pas une seconde, et je nourris d'ailleurs le même sentiment vis à vis de la dernière scène de cette bobine toxique, qui s'écoute décidément tout de même trop parler.


Gageons que je ne dois pas être un client favorable au free cinéma anglais.

oso
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ce novembre 2025, back to 1959

Créée

il y a 5 jours

Critique lue 9 fois

oso

Écrit par

Critique lue 9 fois

2

D'autres avis sur Les Corps sauvages

Les Corps sauvages

Les Corps sauvages

il y a 5 jours

Bouffe ta trompette et fous-nous la paix

J'allais dire mauvaise pioche pour celui-là parce que la note reflétera le plaisir pris pendant la séance : aucun. Mais à bien y réfléchir, le déplaisir n'a pas été vain, il convient sans doute de...

Les Corps sauvages

Les Corps sauvages

le 24 févr. 2016

La grenouille devant le bœuf shakespearien

Une sorte de boursouflure théâtrale dont Richard Burton est la grenouille se gonflant devant le bœuf. Et d'ailleurs ni l'un, le bœuf, ni l'autre, la grenouille ne savent de quoi il retourne, de quoi...

Les Corps sauvages

Les Corps sauvages

le 17 févr. 2016

Rebel Without a Cause !!!

Ça a beau être un des films fondateurs du Free Cinema, la révélation d'un des plus grands représentants de ce mouvement, Tony Richardson, ce que l'on retient surtout de cette adaptation ciné d'un...

Du même critique

La Mule

La Mule

le 26 janv. 2019

Le prix du temps

J’avais pourtant envie de la caresser dans le sens du poil cette mule prometteuse, dernier destrier en date du blondinet virtuose de la gâchette qui a su, au fil de sa carrière, prouver qu’il était...

Under the Skin

Under the Skin

le 7 déc. 2014

RENDEZ-MOI NATASHA !

Tour à tour hypnotique et laborieux, Under the skin est un film qui exige de son spectateur un abandon total, un laisser-aller à l’expérience qui implique de ne pas perdre son temps à chercher...

Dersou Ouzala

Dersou Ouzala

le 14 déc. 2014

Un coeur de tigre pour une âme vagabonde

Exploiter l’adversité réservée par dame nature aux intrépides aventuriers qui pensent amadouer la rudesse de contrées qui leur sont inhospitalières, pour illustrer l’attachement réciproque qui se...