Après une sélection 2021 qui a vu le succès de Titane, le cinéma de genre s'est retrouvé au premier plan. Quand le Mentor de Julia Ducournau, Cronenberg a été annoncé dans la sélection 2022, une effervescence s'est emparé de la croisette. Tout ceux qui avaient un billet n'ont pas pu rentrer pour ce qui était attendu comme un événement de la quinzaine.
Un homme interprété par Viggo Mortensen, se produit en spectacle avec sa chirurgienne incarnée par Léa Seydoux, où face au public, il se fait enlever des organes. Ces organes que son corps crée comme des tumeurs servent ensuite d'oeuvres d'art. Le film pose les questions de la chirurgie comme nouveau procédé érotique et sexuel, de la chirurgie physiquement déformante comme nouveau critère de beauté, les modifications chirurgicales comme nouveaux facteirs d'évolution de l'espèce humaine, entre autres.
Les thématiques abordées et le scénario sont vraiment intéressants et viennent à se questionner sur notre société et son évolution, donnant un point de départ pour de multiples idées de scénario. La photographie est propre, les acteurs et le maquillage arrivent à nous faire croire à l'histoire. Le principal problème c'est la pauvreté des décors et de la mise en scène. Il y a 5 décors qui se battent en duel, et Cronenberg a la mise n'a pas aidé à les faire exister. Très souvent on a champ, contre-champ, plan d'ensemble et puis c'est tout. Aucune recherche esthétique dans la mise en scène, aucune tentatives d'expérimentation, aucun moment de cinéma qui nous cloue à notre siège. Ce qui est dommageable car la qualité scénaristique méritait vraiment un meilleur traitement.