La Curie est un lieu éminemment cinématographique avec ses égos, ses enjeux de pouvoir, ses visions politiques et théologiques qui s'entrechoquent. Il est en revanche plus rare de s'intéresser à l'isolement de l'évêque de Rome.
C'est ce que fait pourtant "Les Deux Papes" qui profite de la situation inédite depuis le XIIIème siècle d'avoir deux papes vivants pour les faire échanger.
Les dialoguistes développent ainsi des réflexions profondes sur l'isolement du pouvoir, les regrets, le conservatisme, le poids de l'histoire ...
Bien entendu, il y a (très) probablement de grandes libertés qui ont été prises avec la réalité, et nous sentons rapidement un parti pris pour celui qui deviendra le Pape François.
Il n'empêche que la réflexion téléologique que le film sous-tend est passionnante, y compris pour des non-pratiquants voire peut-être des athées.
Il est dommage en revanche que la mise en scène ne suive pas. Celle-ci est parfois bancale, avec des plans très surprenants (et pas dans le bon sens) : je pense par exemple à cette caméra tremblante dans une simple scène de dialogues.
Heureusement que l'œuvre peut compter sur deux excellents acteurs.