Retour sur des terres meurtries

Une institutrice ayant exercé à Hiroshima revient quelques années après la bombe atomique afin de retrouver quelques-uns de ses élèves afin de voir comment ils vont.

Il faut se dire que le film a été réalisé seulement sept ans après les tragiques évènements qui ont foudroyé Hiroshima et Nagasaki, ce qui est courageux de la part de Kaneto Shindo, qu'on connait surtout pour son chef d'oeuvre qui est L'ile nue. L'histoire est du point de vue de Nobuko Otowa, une jeune femme volontaire qui retourne vers ce passé, avec quelques faits relatés par une voix off, où on n'échappe pas par moment à un coté documentaire. Comme par exemple, des plans sur Hiroshima en ruines ou, très fort, celui où un homme assis sur des marches fut volatilisé par la bombe, de sorte qu'il ne reste aujourd'hui que son ombre au même endroit. Même on n'échappe pas à un côté didactique, je trouve au fond que les scènes où des figurants jouent les victimes après l'explosion, avec des maquillages ou des corps décharnés, sont impressionnantes, et sans doute encore plus à l'époque, car c'était encore relativement tu.

Mais on retient du film cette émotion, cette pudeur retenue joué par d'excellents acteurs, en particulier Nobuko Otowa et celui qui joue le grand-père du petit garçon, qui est un ancien employé de l'école dont les conséquences de la bombe lui seront fatales, même des années plus tard.

Peut-être que le côté pathos est parfois appuyé, surtout dans ce quasi-dernier plan où la main d'un adulte serre la main d'un enfant, message d'espoir, Les enfants d'Hiroshima est un très beau film, et qui a pour lui cette dignité.