Mission : impossible 2.0

Des choses gentilles à dire sur ce film

Début des années 1980, Walter F. Parkes et Lawrence Lasker écrivaient le scenario de Wargames un thriller informatique mâtiné de comédie adolescente dans lequel un Matthew Broderick pré Ferris Bueller infiltrait involontairement un supercalculateur militaire des forces armées américaines. Réalisé par John Badham, le film sous son postulat de départ léger évoluait vers le thriller pur jus et posait pour l’époque un regard plutôt pertinent sur les nouvelles technologies. Années 1990, le tandem s’intéresse à nouveau à l’impact de l’outil informatique sur le monde avec Les experts en mettant au premier plan, cette fois, des adultes avec un résultat paradoxalement plus léger que celui de leur premier film.

Dans Les experts, les membres d’une société spécialisée dans la protection des données sont contactés par la NSA pour une mission officieuse qui sent bon le bâton merdeux : dérober un logiciel capable de décrypter n’importe quel programme chiffré. Quelques retournements de situation qu’on voit un peu venir, une infiltration, des balades dans des conduits d’aération, quelques moments de tension et le film se finit avant d’avoir commencé. C’est le gros point noir du film, ça manque un peu d’enjeux, de punch et de dynamisme en plus d’être un peu trop gentil malgré un côté rebelle sympathique et des piques occasionnelles en direction des républicains plutôt fun... et pourtant c’est aussi un film vers lequel on a bizarrement envie de revenir.

Ce sentiment est pour une grosse partie dû aux personnages qui constituent l’équipe des héros. Robert Redford en leader que des audaces de jeunesses ont condamné à la clandestinité, Sydney Poitier en ex barbouze et lieutenant solide un peu bougon, Dan Aykroyd en complotiste rigolard, David Strathairn expert en télécommunication, aveugle, et accessoirement lecteur du magazine Playboy en braille... chacun a son petit côté (gentiment) borderline, chacun fonctionne indépendamment mais chacun permet aussi au groupe de fonctionner. Les dynamiques Redford/Poitier au sein de l’équipe ne sont pas les mêmes que les rapports de Poitier avec Aykroyd par exemple, et ça donne une dynamique globale vraiment chouette. Et c’est un peu frustrant de les laisser après une seule aventure d’autant plus qu’elle ne fonctionne pas en tant qu’aventure à part entière mais semble s’apparenter avantage à un épisode introductif, Walter F. Parkes et Lawrence Lasker y soignant avant tout les personnages, les thématiques, l’ambiance et ce au détriment de l’action.

C’est peut-être ça finalement qui manque le plus aux Experts quelque part... une ou deux suite qui lui aurait permis de s’étoffer à rebours et de le rendre, en l’inscrivant dans une mythologie plus vaste, plus marquant. Mais ça, on ne le saura jamais et Les experts restera au final un film, malgré ses beaux moments (l’ouverture, la scène du scrabble, le rendez-vous avec Werner Brandes (l’extraordinaire Stephen Tobolowsky) etc.), assez inégal, qui vaut surtout pour la composition méconnue plutôt intéressante de James Horner et surtout son casting + +.

Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 27 ingrédients repérés

Personnage > Agissement

Personnage > Citation

Personnage > Héros ou héroïne

Personnage > Interprétation

Personnage > Méchant·e

Réalisation

Réalisation > Accessoire et compagnie

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Scénario > Contexte spatio-temporel

Scénario > Élément

Scénario > Ficelle scénaristique

Scénario > Situation

Thème > N’importe quoi

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

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Barème de notation :

1. À gerber

2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées

3. On s'est fait grave chier

4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là

5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas

6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu

7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème

8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème

9. Gros gros plaisir de ciné

10. Je ne m'en lasserais jamais