Mad Mozzarella
Franchement Les Exterminateurs de l'an 3000 n'est pas déplaisant à mater, dans les années 80 le cinéma d'exploitation italien avait vraiment faibli dans sa qualité par rapport à l'incroyable décennie...
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le 4 août 2017
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Giuliano Carnimeo n’est pas le plus connu des réalisateurs transalpins des années 60/70/80 et pourtant il a pas mal bourlingué dans tous les genres qui ont eu le vent en poupe en Italie. Il est passé par le western (Les Deux Fils de Ringo, Le Fossoyeur), le giallo (Les Rendez-Vous de Satan), le poliziottesco (L’Emprise des Sens), la comédie sexy (Les Péquenots), ou encore le film d’horreur avec ce qui est sans doute sa bobine la plus connue, Ratman. Mais comme ses petits copains, il a également œuvré dans le post-apo bon marché post Mad Max 2 avec un film répondant au doux titre de Les Exterminateurs de l’An 3000, coproduction italo-espagnole bien moins pourrie qu’on pourrait le croire. C’est même une petite série B des plus sympathiques, au final bien moins ridicule que certains autres films du même genre sortis à la même époque. Des films comme Les Nouveaux Barbares ou Le Gladiateur du Futur étaient biens car c’était des bons nanars. Les Exterminateurs de l’An 3000 est tout simplement un bon petit film dans son genre.
Le budget de Les Exterminateurs de l’An 3000 est très très serré et ça se sent à de nombreuses reprises. Mais on sent également tout le long une réelle envie de bien faire, une réelle envie de faire un bon film et pas simplement quelque chose qui surfe sur une mode. La mise en scène sait parfaitement mettre en valeur les quelques décors du film et on sent qu’avec son expérience du western italien, Giuliano Carnimeo sait comment filmer ces paysages désolés et désertiques. Le film est d’ailleurs tourné à Almeria, en Espagne, région qui a servi de décor à de très nombreux westerns spaghettis (dont la fameuse Trilogie du Dollar de Sergio Leone), un coin parfait pour donner du crédit à un monde post-apo en pleine pénurie d’eau. L’ambiance madmaxienne est étonnamment soignée, avec d’un côté cette musique très intéressante, que n’aurait pas reniée Goblin, au synthétiseur so 80’s qui donne une atmosphère particulière au film, et d’un autre des costumes soignés ne partant pas dans le grand n’importe quoi. Oui, les épaulettes disproportionnées de Les Nouveaux Barbares me font encore rire. Giuliano Carnimeo a prouvé par le passé qu’il était un bon artisan, et il le démontre ici également. Les courses poursuites ont de la gueule et dans l’ensemble, les nombreuses scènes d’action sont plutôt bien troussées. Explosions, cascades diverses et variées, … Les amateurs du genre devraient réellement en avoir pour leur argent d’autant plus que Guliano Carnimeo les soigne car il sait que, malgré tout, c’est le cœur de son film et c’est ce que le public est venu chercher. Le point d’orgue du film est bien entendu le final où vont s’enchainer plusieurs scènes qui représentent bien le genre, bien qu’il soit en deçà de certaines autres scènes de fin de post-apo similaires, bien plus généreux.
L’intrigue est limpide et ne tombe pas dans le ridicule comme on aurait pu le craindre (ou l’attendre). Mieux, en reprenant la quête de Mad Max 2 pour de l’essence mais en la remplaçant par de l’eau, on a même droit à une critique sociétale qui à aucun moment ne semble artificielle. Oui, il y a des invraisemblances. Oui, il y a des facilités. Mais avec un tel matériau de départ et un budget famélique, c’était dur de faire mieux. Dommage qu’il y ait un ventre mou dans la deuxième moitié du film, lorsque notre héros rencontre une communauté d’habitants et que les nombreuses discussions se font vite ennuyeuses. On sent que tout est fait pour amener un minimum de profondeur à un scénario très mince, mais on aurait préféré que ça aille un peu plus à l’essentiel. Les personnages, bien que pas originaux et pour certains calqués sur Mad Max 2 (le personnage dégarni renvoyant directement à celui interprété par Vernon Wells), sont attachants, à l’instar de ce petit garçon au bras prothétique qui est inséparable de son petit hamster trop mignon. Même le héros, interprété par Robert Iannucci, est charismatique, là où, dans des films tels que 2072 Les Mercenaires du Futur, Le Gladiateur du Futur ou encore Les Nouveaux Barbares, leur look général avait plus tendance à générer le rire, voire la moquerie (souvenez-vous de l’armure transparente de Les Nouveaux Barbares). Il faut dire que Iannucci, ancien mannequin chez Calvin Klein, a une certaine classe en vagabond rebelle et son look colle parfaitement au personnage. Les persos secondaires sont plutôt amusants comme ce vieil homme à tout faire qui se targue d’avoir été le premier homme à aller sur Mars. Oui, ils sont intéressants, ce qui fait que les quelques scènes émouvantes fonctionnent plutôt bien. Dommage que le jeu d’acteur ne suive pas toujours, la faute peut-être à un temps de tournage limité empêchant de refaire trop souvent les scènes.
Les Nouveaux Barbares ou encore Le Gladiateur du Futur sont biens parce que ce sont des bons nanars. Les Exterminateurs de l’An 3000 est bien parce que c’est une bonne petite série B/Z étonnamment bien troussée malgré son budget famélique.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-les-exterminateurs-de-lan-3000-de-giuliano-carnimeo-1983/
Créée
le 29 juin 2025
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