Pas très fan de ce genre de sensationnalisme en guise de documentaire.


Karl Zéro apparaît comme un idiot. Un idiot mégalo. On le voit beaucoup trop à l'image, il est trop présent en tant que narrateur aussi. Et à chaque fois pour rien. On le voit acquiescer lors des interviews là où toute l'attention devrait être portée sur l'intervenant et il résume toutes les 10 minutes ce que l'on vient de voir pour être sûr que le plus stupide des spectateurs ne soit pas perdu.


La narration est maladroite : parfois ça va trop vit,e l'auteur emploie des raccourcis, met de côté des pistes, des éléments, aborde plusieurs sujets de fronts, perd donc son spectateur régulièrement. Certains éléments sont un peu plus développés et certaines info intéressantes. Mais on sent aussi un manque de remise en question : Karl a son point de vue sur la question et n'en doute pas une seconde, on se demande même si c'est bien utile de voir toutes ces interviews qui ne font qu'aller dans le sens de Karl. C'en est au point qu'on finit par douter de ce qui nous est dit : on a tous connu des gens prêts à déformer la vérité ou dont les paroles tirées de leur contexte, remontées, peuvent donner l'impression d'un certain discours.


Sur la fin, j'ai trouvé un sujet intéressant qui permet d'amener un peu de nuance dans tout ce discours putassier et racoleur : on nous parle des pédophiles abstinents. Parce qu'il ne faut pas s'imaginer que les pédophiles sont tous des monstres qui cèdent à leurs pulsions. On en parle dans le bon docu "Are all men pedophiles?". Sauf qu'ici, Karl atteint vite les limites de son intelligence et propose ainsi d'écouter un professeur qui aurait trouvé un moyen de guérir les pédophiles et donc de supprimer leurs pulsions envers des enfants. "Guérir" un pédophile n'a pas plus de sens pour moi que celui de guérir un homosexuel ; une attirance, ce n'est pas une maladie. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il faut aider ces gens ayant cette attirance plutôt que d'en avoir peur et de les pointer du doigt tout en les lynchant.


Le vocabulaire employé par Karl m'a dérangé : il cherche toujours les mots forts, les mots lourds de sens. Des mots tels que 'horrible', 'horreur'. Des mots qui ne laissent pas l'occasion au spectateur de se faire sa propre opinion et c'est bien triste. On est dans le sensationnalisme pur, pas question d'être neutre.


La mise en scène est assez superficielle. Karl s'encombre d'effets de style un peu naze : on va voir le journaliste marcher, faire des airs, froncer les sourcils, compatir, ... il filme les gens de manière à ce qu'on se sente révolté par leurs discours. Et puis tout ce flou ! Quel intérêt y a-t'il à filmer des photos floutées ?? Aucun ! C'est le choix scénique le plus idiot qu'il est possible d'imaginer. On se croirait presque sur canal + il y a 10 ans, quand tout était crypté, sauf qu'ici c'est du flou !


Bref, pas terrible ce docu. On apprend des petites choses mais le développement est lamentable.

Fatpooper
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le 1 mars 2019

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