Prïncia Car met en scène une vibrante ode à la liberté féminine dans son premier long-métrage, Les Filles désir.
Ce film enivrant aux couleurs pop (que l'on doit aussi bien aux costumes de Maud Dupuy qu'au cadre Marseillais du film: soleil bleu et couleurs estivales) est une véritable ode à la liberté féminine. Si la caméra se range dans un premier temps du côté des hommes, elle n'a d'yeux, à la fin, que pour les héroïnes. Les hommes disparaissent complètement de l'écran. C'est peut-être ce que l'on pourrait reprocher d'abord au film, les personnages féminins sont filmés à travers le regard des hommes. Des personnages caricaturaux, soumis aux désirs masculins: "la fille bien" et le "tapin". Mais les héros ne sont pas filmés de façon avantageuse pour autant, c'est leur laideur qui est longuement exposée et qui en fait renforce la beauté des filles. Cette bande de mec dégoûte le spectateur tant par la misogynie sans bornes de leurs comportements que par leur façon de vivre l'amitié au sein du groupe: l'un force pratiquement son "collègue" à se payer une travailleuse du sexe pour ses 18 ans. Un autre étrangle à moitié son "pote" dans une voiture. Celui qui semble être le plus "juste" de la bande, Omar (Housam Mohamed), le plus sympathique, celui qui tourne sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, s'avère bien pire que ses potes à la langue bien pendu, justement parce que ses leçons de morales sont hypocrites.
Bien que le personnage de Yasmine, "la fille bien" est parfois insupportable de par sa docilité à toute épreuve: qu'on la trompe ou qu'on l'humilie, Yasmine sourit, au mieux elle fait la moue, (c'est peut-être là le bémol du jeu de Leïa Haïchour, pas très varié, top lisse, souriant quoi...) ce sourire cache en fait une force de vivre qui n'est pas fausse. Elle sait reconnaître la sincérité de Carmen (Lou Anna Hamon), sa liberté qui fait d'elle au regard des hommes une "pute".
Alors voilà la caméra prend le spectateur par surprise en laissant tomber sa bande de gars lourdaud pour se ranger du côté de Carmen et Yasmine. Cette dernière qui a suivi l'exemple de Carmen, prend les devants: les deux jeunes femmes, sur un scooter, s'en vont loin de leur condition de "fille bien" et de "tapin".
Les Filles désir, plein de fraîcheur, met en scène des filles qui inspire le désir, non pas des hommes, mais de vivre.