Les Fils de l'homme par Karim

Il y a des réalisateurs dont leurs travaux sont reconnus sur le tard et Alfonso Cuaron en fait partie. En ayant réalisé le meilleur volet de la saga Harry Potter, Le Prisonnier d'Azkaban, il s'est placé avec le statut de "prometteur" qui a par la suite confirmé avec Les Fils de l'Homme, adaptation du roman de la célèbre P.D. James, véritable pépite des films d'anticipations.

Alfonso Cuaron en est étonné lui-même, Les Fils de l'Homme a réussi à devenir une référence du cinéma mais pas dès sa sortie au cinéma mais un peu plus tard, et pourtant quand on voit le film on voit de suite de très belles choses montrant une parfaite compréhension du genre.

Le film s’inscrit dans une sorte de science-fiction sociale épurée, brute de décoffrage, sans gras ni sucre ajouté, illustrant la prolongation d’une idéologie et d’un comportement humain hautement néfastes dont notre société actuelle porte les prémices. Gaspillage des ressources naturelles, exclusions raciales et sociales, violence, désespoir, tentation de l’extrémisme, etc. Toutes les bonnes bases d'un film d'anticipation. Le film est à la fois sombre et très pessimiste, on se sent au retour des années de guerres. On est touchés par cette situation.

Mais le vrai plus de ce film est la mise en scène magistrale d'Alfonso Cuaron, le réalisme est saississant, une maîtrise magique qui est parfaitement souligné lors d'une scène remarquable (celle de la voiture ou de la rebéllion finale). La tension est permanente et communiqué avec brio.

Il faut aussi souligner la performance de Clive Owen, parfait dans le rôle de Theo, un beau militant qui agit tout simplement. Par contre j'ai été déçu par les seconds rôles de Michael Caine et Julianne Moore. Puis n'oublions pas la musique qui est elle aussi très bien dosé et mis là où il faut.

Au final, Les Fils de l'Homme a montré au monde le talent du réalisateur mexicain Alfonso Cuaron qui a parfaitement géré ce film d'anticipation.