Avec l'excellent "Children of men", le réalisateur mexicain Alfonso Cuaron, qui tourne pour la deuxième fois en anglais après "Harry Potter", propose un thriller de science-fiction sombre et captivant.


Cette dystopie froide et réaliste se déroule dans un futur assez proche, en 2027, lorsque l'humanité est devenue stérile, et pleure le décès de son plus jeune membre, âgé seulement de dix-huit printemps!
Le monde est ravagé par les guerres, le terrorisme et les pandémies, comme celle de la grippe, qui voici quelques années a coûté la vie à l'enfant de Theo, ancien activiste devenu employé de bureau désabusé, et de Julian, qui de son côté a poursuivi ses activité séditieuses au sein d'un groupe terroriste.


Dans la capitale d'un Royaume-Uni en plein chaos, où l'immigration est devenue totalement prohibée (les réfugiés sont parqués sauvagement dans des camps à l'extérieur de Londres), Julian reprend brutalement contact avec Theo, réclamant son aide pour exfiltrer une jeune réfugiée.
Ce n'est que le point de départ d'un long périple particulièrement éprouvant...


A l'aide d'une mise en scène inspirée, Alfonso Cuaron parvient à créer un univers crédible et glaçant, en s'inspirant des tares de nos sociétés occidentales, et en imaginant ce que pourrait être notre futur si certains travers actuels venaient à s'accentuer.


Le résultat fait froid dans le dos, à l'image de l'entrée des chars du gouvernement dans un camp de réfugiés à feu et à sang, et de la fusillade effroyable qui s'en suit, filmée au cours d'un incroyable plan-séquence, violemment immersif pour le spectateur.


Heureusement Cuaron n'omet pas de ponctuer son film de quelques respirations, entre traits d'humour bienvenus et personnages ou situations plus légères (les séquences avec Michael Caine, parfait dans son registre new hippy).
D'autre part, malgré sa noirceur manifeste, "Children of men" n'est pas complètement pessimiste, s'achevant même sur une touche d'espoir avec cette fin ouverte.


Un mot sur le casting, composé d'un Clive Owen en grande forme, d'une Julianne Moore impeccable, mais également de Chiwetel Ejiofor, Charlie Hunnam, Peter Mullan ou encore des méconnues britanniques Claire-Hope Ashitey et Pam Ferris.

Val_Cancun

Écrit par

Critique lue 1K fois

6

D'autres avis sur Les Fils de l'homme

Les Fils de l'homme
DjeeVanCleef
10

L'évangile selon Thélonius.

2027, un monde où les enfants ne naissent plus, comme une malédiction du Tout-Puissant, un courroux divin. Un monde qui s'écroule sous les coups des intégrismes de tous poils, où seule, la Grande...

le 26 juil. 2013

194 j'aime

36

Les Fils de l'homme
drélium
9

Teo

Je suis bien emmerdé. Je me suis imposé la lourde tâche de faire une critique mesurée sur un film considéré, par moi y-compris, comme l'un des tout meilleur film de science-fiction de la décennie. Et...

le 30 août 2013

125 j'aime

33

Les Fils de l'homme
Buddy_Noone
9

La balade de Théo

Novembre 2027. L'humanité agonise, aucune naissance n'a eu lieu depuis 18 ans. Pas l'ombre d'un seul enfant dans le monde. Tandis que le cadet de l'humanité vient d'être assassiné et que le monde...

le 18 juil. 2014

92 j'aime

6

Du même critique

Baby Driver
Val_Cancun
4

L'impossible Monsieur Baby

Cette fois, plus de doute, le cinéma d'Edgar Wright, quelles que soient ses qualités objectives, n'est définitivement pas pour moi. D'ailleurs je le pressentais déjà fortement (seul "Hot Fuzz"...

le 20 juil. 2017

60 j'aime

15

Faites entrer l'accusé
Val_Cancun
9

Le nouveau détective

Le magazine haut de gamme des faits divers français, qui contrairement aux (nombreux) ersatz sur la TNT, propose toujours des enquêtes sérieuses, très documentées, sachant intriguer sans tomber dans...

le 2 avr. 2015

49 j'aime

11

Bullet Train
Val_Cancun
4

Compartiment tueurs

C'est le genre de film qui me file un méchant coup de vieux : c'est bruyant, bavard, ça se veut drôle et décalé mais perso ça m'a laissé complètement froid, tant les personnages apparaissent...

le 4 août 2022

46 j'aime

17