Les Fous
7.1
Les Fous

Film de Jan Švankmajer (2005)

Dingue, j'aurais cru que le film datait des années 80 !


Le scénario est vraiment plaisant. On a des personnages intéressants qui sont bien exploités, on a de bonnes situations, on a des objectifs principaux, on a des conflits. L'auteur évite d'amener trop d'idées afin de mieux les approfondir. Le récit est dit d'horreur et c'est vrai qu'il y a quelques petites choses horribles dans ce film, mais on ne tombe jamais dans l'excès et puis ce n'est pas forcément ce que l'on voit qui horrifie.


La mise en scène est simple mais diablement efficace. J'aime beaucoup les champs et contre-champs qui impliquent directement le spectateur. Pour ce qui est des scènes d'action, c'est assez efficace également, l'auteur se contente de quelques points de vue qui permettent de bien voir de quoi il s'agit. D'ailleurs on remarquera que ses inserts sont très précis, qu'il n'en abuse jamais. Tout au long du film, il y a une ambiance un peu malsaine, sans doute grâce au grain de la pelloche de 35mm. Les hallucinations et autres moments de démence sont également très bien rendus, sans pourtant user d'artifice un peu facile du genre des grands angles comme Gilliam le ferait ; ici, la caméra est posée et filme les acteurs dans des décors presque expressionniste. Les acteurs sont vraiment bons, tous. C'est agréable de voir des personnages prendre vie comme ça avec autant de tripes. Et puis j'aime quand la palette d'émotion est large, que ce ne sont pas juste des gens qui tirent la tronche. Y a quelques gonzesses plutôt sexy, des seins dévoilés, et deux rondes agréables à regarder. Enfin, la musique fonctionne bien, renforce le côté étrange du film.


Ce qu'il y a de bien au final, c'est qu'on ne sait plus trop ce qui est vrai. L'auteur a délibérément rendu flou toute limite entre normalité et folie. Il n'y a pas une seule personne supposée saine d'esprit. Quant aux passages animés (il faut bien en parler puisqu'il s'agit d'un film de Jan quand même), ils ne sont pas absolument nécessaires, mais ils amènent une respiration en même temps qu'ils annoncent/font écho à la théorie du docteur à la fin sur le corps et l'esprit (pour moi, le lien entre les deux était évident grâce à ces passages animés).


Bref, voilà un tout bon petit film comme je les aime.

Fatpooper
8
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le 12 mai 2016

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Fatpooper

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