Représentant en parapluie, Henri Serin étouffe dans la monotonie étriquée de sa vie provinciale. Ses aventures extra-conjugales avec des commerçantes ennuyeuses ne suffisent pas à lui donner l'élan vers ses rêves artistiques. Il aspire à être un Gauguin ou un Cézanne, à peindre des scènes osées, à crier son envie de liberté à travers ses œuvres.
Le film, à travers son personnage principal, évoque une époque révolue, celle des années 70, où l'air était chargé d'un parfum de liberté. L'idée que chacun pouvait poursuivre ses désirs les plus profonds, même au détriment des conventions sociales, familiales ou professionnelles. C'est dans cette ambiance que Henry Serin décide de tout abandonner pour suivre un coup de cœur vers la Bretagne et vivre de sa passion pour la peinture, un geste qui semblait encore envisageable à cette époque.
L'érotisme et la liberté sexuelle sont des thèmes récurrents du film, traités avec une touche d'intelligence et de subversion. Les scènes déshabillées et les dialogues ciselés par la plume espiègle de Michel Audiard incarnent cet esprit libertin et paillard, qui résonne encore quarante ans plus tard. L'interprétation magistrale de Marielle donne vie à ces dialogues, les transformant en véritables poèmes courtois, même dans leur aspect le plus grivois.
Au cœur de l'œuvre, une phrase récurrente, "Nom de dieu d'bordel de merde !", devient le symbole de la renaissance de Henry Serin, lui redonnant un souffle de vie dans sa routine morne. Mais cette expression n'est pas utilisée à la légère ; elle incarne pour lui bien plus que la peinture, l'amitié ou la liberté. Pour Henry, c'est avant tout un cul qui lui redonne le sourire, qui alimente sa créativité et lui donne un sens à sa vie.
Ainsi, "Les Galettes de Pont-Aven" explore avec humour et tendresse le désir de liberté et de créativité qui sommeille en chacun de nous, incarné par un personnage en quête de sens et d'expression artistique, mais dont le véritable bonheur réside dans la simplicité d'un beau derrière souriant.