En 2014, James Gunn bousculait les lignes des productions Marvel Studios en proposant sa vision des Gardiens de la Galaxie : du space opera fun, coloré, porté par une bande originale composée de titres cultes qui rythmait le récit et donnait du punch à un ensemble qui aurait pu être bien trop classique sans la trouvaille du walkman. J’avais une crainte : que ces bonnes idées soient mises en avant dans la suite, pour bien répondre au retour d’un public toujours plus avide de petites vannes et de vieux tubes, au dépend d’une véritable histoire comme le proposait le premier volet.


Cette peur s’est avérée vraie dans l’introduction du nouveau volet. Heureusement, la suite est différente.


Le volume 2 des aventures des Gardiens de la Galaxie s’ouvre, après une scène très bien faite sur Terre, sur la bande prête à affronter un gros monstre aussi spatial que tentaculaire. Et sur Baby Groot se mettant à danser après avoir branché le baladeur de Star Lord. Tout ce qu’il ne fallait pas faire se retrouve dans cette scène : l’action est littéralement reléguée à l’arrière plan pour se focaliser sur la musique et le mignon petit personnage, interrompu par quelques vannes pas toujours drôles de ses compagnons. Aïe… Une fois la séquence passée, James Gunn reprend son récit en main, ou du moins essaye.


Est-ce l’effet de surprise forcément absent ou l’absence de Nicole Perlman au scénario, partie pour laisser Gunn seul à l’écriture, mais la première heure des Gardiens de la Galaxie est laborieuse. L’équipe va être divisée en deux et on va suivre les deux aventures en parallèle. Celle incluant Star Lord ne sera composée que d’une succession de tunnels de dialogues qui auraient pu être condensés, tout le monde sait que les histoires de famille en matière de science fiction se règlent en de courtes répliques. L’autre partie est beaucoup mieux faite mais ne concerne que Rocket et Yondu. A moins que vous ayez une passion dévorante pour ces deux sidekicks, il vous faudra prendre votre mal en patience pour voir l’ensemble avancer.
Ne vous méprenez pas pour autant, si l’histoire se Star Lord face à son père rame pas mal dans le vide pendant un moment (jusqu’à une scène wtf où ils jouent à se lancer une balle), l’histoire de Yondu est mieux foutue et a même droit à de jolis moments comme un passage où il fait dégomme des gens à distance avec sa flèche qui réagit aux sifflements.


Il faudra que tous les éléments de l’intrigue (et tous les personnages) convergent vers ce qui sera le grand final pour que ça fonctionne à nouveau et qu’on retrouve la vibe du premier film. Ce n’est pas dans ses dialogues ni dans son humour parfois forcé que fonctionne la licence mais bien dans l’action. C’est quand ils sortent les armes sur fond de George Harrison que les Gardiens de la Galaxie sont au top. C’est aussi, comme le prêche Star Lord à la manière de Vin Diesel dans un Fast and Furious, quand ils forment une famille unie qu’ils sont à la leur meilleur, ce que le film finira par mettre en avant après avoir trop longtemps éparpillé les personnages. De fait, le dernier acte et ses multiples rebondissements se trouve particulièrement énergique et réussi mais la route pour y parvenir est longue.


On notera en plus que James Gunn fait le boulot et qu’ILM réalise des miracles en matière d’effets spéciaux, quand certaines scènes sont intégralement numériques. Baby Groot est aussi top que vous pouviez l’imaginer et la bande son (David Bowie, Fleetwood Mac ou encore Jay and the Americans) ne tombe jamais dans la facilité.


Il y a de jolis moments dans les Gardiens de la Galaxie volume 2, des références qui font mouche, des scènes émouvantes ou riches en castagne. Il y a aussi une trop trop longue mise en route. Et cinq scènes post-générique dont la plupart sont à prendre comme des vannes, seule deux d’entre elles annoncent ce que sera le troisième volet. Le film se regarde, la séance passe bien, mais on préférera largement le premier volet qui donnait au moins autant envie de chanter Hooked on a Feeling que de se prendre pour Peter Quill. James Gunn a signé pour un troisième volet, espérons qu’il ne se repose pas encore plus sur ses lauriers.

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le 24 avr. 2017

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