Il faut que tu te trouves une femme pathétique comme toi.

Je sais que je vais un peu m’enflammer dans cette critique, car j’ai adoré le premier film auquel j’avais donné 10 étoiles, et j’ai été très déçu par cette suite qui n’est pas à la hauteur de mes espérances. Vous allez peut-être me dire que 7 c’est très bien noté pour un film que je n’ai pas vraiment aimé, mais je précise que cette production est tout de même très bonne, et je suis conscient de ses nombreuses qualités. À titre de comparaison, 6 est la plus mauvaise note que j’ai donnée pour un film du MCU. Par exemple, j’ai mis 6 étoiles à « L’incroyable Hulk ». Car je ne peux pas me résoudre à aller plus bas, car les moyens sont mis en œuvre, la technique est là, les effets spéciaux sont magnifiques et les acteurs très bons.


Je n’ai pas apprécié quelques points, et j’en ai adoré d’autres, mais dans l’ensemble je reste sur ma faim, car lorsque je le compare à son ainée, je me dis que ce ne doit pas toujours être aisé de renouveler un exploit. Le premier avait tout pour me plaire, le deuxième, pas mal de choses pour me déplaire.


Commençons par l’histoire, qui est sans doute la moins inspirée, la plus bête et la plus risible de tout le MCU. Nous savions déjà que le père de Star-Lord était un individu auréolé de mystère, et son identité est dévoilée ici. Ce n’est autre qu’un Dieu, en l’état, comme ça, sans pression. Il ne sait pas d’où il vient, exactement, mais au départ il était une énergie, un atome, qui a construit une planète, grâce à la maitrise des molécules, et utilise un pouvoir céleste (bon OK, je sais, tout cela est absurde, et je suis bien d’accord avec vous). Puis il a engendré une forme corporelle, celle d’un homme. Il désire l’aide d’un autre être céleste pour devenir l’univers à part entière, alors il engendre des enfants, en couchant avec un paquet de créatures diverses, mais comme aucun ne répond à ses attentes, il les tue tous, et entasse leur carcasse dans une grotte sous sa planète (je vous assure que j’ai bien compris l’histoire, je ne vous raconte pas de bêtises). Mais un de ses enfants pourrait se montrer à la hauteur de ses espérances, il s’agit de Star-Lord, bien entendu. Du coup, il l’invite sur sa planète pour lui révéler toute cette histoire absurde, ce qui fait de Star-Lord un demi-dieu. Mais lorsque ce dernier apprend que son père a implanté la tumeur dans la tête de sa mère, afin qu’elle meurt et qu’il n’ait plus à s’inquiéter pour elle (WHAT !), Star-Lord pète une durite et s’oppose à son père, le Dieu de la Galaxie. Voilà ce qui nous amène à comprendre qu’il s’agit du nouvel ennemi des Gardiens de la Galaxie (même si on l’avait déjà deviné dès le début du film), mais c’est déjà la fin, et on aura passé plus de deux heures avec des explications vaines, tout ça pour quoi ? Pour justifier la légitimité de l’existence de cette suite. En définitive une histoire tirée par les cheveux, et surtout très ennuyeuse, que viendras compasser, non pas une, ni deux, ni trois, ni quatre, mais cinq scènes post-génériques, comme pour essayer de contenter le téléspectateur déçu du contenu principal.


Oui, je suis très critique sur ce film, parce que j’ai été très enthousiaste pour le premier, et j’avoue que j’ai du mal à comprendre ce grand écart de qualité scénaristique entre les deux productions. Toutefois, il y a une scène qui se démarque largement des autres, peut-être celle qui nous donne une bonne raison de visionner cette suite, je veux parler du combat entre Gamora et Nébula, celui qui s’achève dans la grotte aux squelettes. C’est simplement la meilleure scène du film et la plus intense, et de loin. Le final, quant à lui, n’est pas du tout inspiré. Par ailleurs, on y voit Gamora (et d’autres de ses compagnons) survivre à une chute vertigineuse, lorsqu’ils sont projetés du vaisseau, et se réceptionner avec classe, comme si la gravité n’avait aucun impact sur elle, une scène défiant les lois de la logique,


surtout lorsqu’on sait le sort qui lui est réservé dans « Avengers Infinity War », elle meurt après une chute !!!??? Pourquoi ne met-elle pas en œuvre ces incroyables pouvoirs de réception, on se le demande.


Je relève, pour une fois, ce genre de défaut, parce qu’ils commencent vraiment à m’agacer. Dans les scènes d’actions, toutes les pirouettes et les cascades semblent évidentes pour nos héros, mais dès que le scénario l’a décidé, ils semblent oublier leurs incroyables capacités. Ça, ça me saoule !


Concernant les acteurs : Chris Pratt (Star-Lord) tombe dans le piège de la caricature grossière de son propre personnage. Il faut dire qu’il n’est pas aidé par l’humour lourd dingue, récurrent, de l’opus. Je suis d’accord avec Drax lorsqu'il lui dit que Gamora est trop bien pour lui, et qu'il ferait mieux de se trouver une femme pathétique comme lui. Zoe Saldana (Gamora), fort heureusement, garde son sérieux. Elle est exceptionnelle. Je l’adore. Dave Bautista (Drax) doit jouer l’idiot de service qui ne sait pas se contrôler, extrême dans ces émotions, il en fait des caisses quand il rigole ou quand il s’énerve. C’est ainsi, c’est le personnage qui veut ça, mais on ne peut pas dire qu’il soit très bon dans cet exercice. Heureusement, son personnage se prête mieux à l’humour qui a été mis en avant ici. Et je dois dire qu'il est le seul qui me fasse rire de bon cœur, grâce notamment à son horrible franchise. C’est Pom Klementieff (Mantis), une petite nouvelle dans l’équipe, qui lui donne la réplique. Elle joue la candeur et la naïveté, et c’est plutôt réussi. Mais l’accent, ou plutôt les mimiques de langage, qu’elle a (en version française) me hérisse le poil tellement c’est vilain. On se demande ce que Vin Diesel (Groot) vient faire dans le casting, tant ses répliques sont rares (Je s’appelle Groot). Bradley Cooper donne vie pour la seconde fois à Rocket, l’un des personnages les plus intéressants et des plus originaux de cette série. Kurt Russel joue le rôle du père divin de Star-Lord, Ego. Je n’aime ni l’acteur ni le rôle. Prestation ratée pour un personnage très mal définie à la base. C’est le très gros bémol de tout le film. Michael Rooker (Yondu), père adoptif de Quill, rattrape le coup, en nous signant une performance magistrale. Karen Gillan (Nebula) est une bonne raison de regarder le film (puisqu’il faut les chercher). Elle est très convaincante. Elizabeth Debicki (Ayesha), que j’ai tout d’abord confondue avec l’actrice Sophie Turner (éternel Sansa Stark dans la série Game of Thrones), parvint à tirer son épingle du jeu, malgré une faible exposition dans le film, ce qui tend à prouver qu’elle est une actrice charismatique. Les casteurs nous ont fait le déplaisir de choisir Sylvester Stallone dans le rôle du capitaine des ravageurs, un déplaisir parce que l’acteur, outre le fait qu’il soit un monument du cinéma, n’a jamais été véritablement bon, il faut le dire. À n’en pas douter, il reviendra dans le troisième volet. J’évoque également Sean Gunn (Kraglin) qui prend un peu plus de place ici, mais qui reste invisible, son charisme est celui d’une moule.


Les effets spéciaux sont splendides, mais l’univers et la diversité des décors sont moins audacieux et moins intéressants que dans le film précédent. On voyage moins, pour ainsi dire. L’intrigue est à la ramasse. Le rythme, lui aussi, nous perd quelques fois, avec des descriptions et des explications trop longues. Il y a un début et une fin, avec au milieu l’histoire d’Ego qui prend toute la place, sans parvenir à attraper notre attention. Le méchant est un Dieu, il est surpuissant, pourtant la menace ne parait pas si terrible, et il est défait avec trop de facilité. Le combat émotionnel de Star-Lord ne convainc pas non plus. Pour moi, le film est très décevant, en tout cas en ce qui concerne le scénario. On ressent trop que le film est un numéro 2. Une passerelle entre un début et une fin. Reste que le spectacle et l’action sont toujours au rendez-vous. Visuellement, c’est beau. Mais surtout, on a plaisir à retrouver les personnages et l’univers. Je ne peux donc pas mettre une mauvaise note. Juste un 7, à la place du 9 ou du 10, que le film aurait mérité, s’il avait eu une meilleure intrigue.

Casse-Bonbon

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