Une bourgeoise fait une tentative de suicide pour cause d'amant insaisissable et inconséquent. Pendant sa convalescence, elle se lie avec Ann, une jeune infirmière. Tellement jeune que Jean Seberg est affublée d'une perruque avec tresses. Et là, on se dit que le film de Valère va nous faire passer un sale moment.
La chrysalide se fait papillon, heureusement, et on retrouve une gracieuse Jean Seberg dans un psychodrame bourgeois dont on se demande s'il n'est pas une variante des "Liaisons dangereuses", Ann figurant une novice en amour, ce que ne sont pas les "grandes personnes" autour d'elle.
Quel ennui ce film ! D'après Roger Nimier, co-scénariste, Jean Valère met en scène une intrigue sentimentale et des personnages théoriques ; il n'en émane aucune passion et pas la moindre émotion. Le sujet se paie de mots, entre verbiage littéraire et formules pseudo spirituelles. Jusqu'à paraitre snob. Où est la souffrance suicidaire, au début du film, de Michèle (Micheline Presle), qui revient à la vie comme d'un séjour à la campagne ? Nulle part. Quelle est la séduction de Maurice Ronet qui rend les femmes prisonnières ? On cherche. Quant à l'amour éperdu d'Ann pour ce dernier, il y passe tellement peu de sincérité...
La réalisation est bavarde, explicite ; c'est logique : elle ne sait pas montrer et encore moins suggérer.