Évidement il est difficile de ne pas penser que ce film ressemble fortement au film de Kubrick les sentiers de la gloire. Francesco Rosi a de toute vraisemblance été fortement influencé par le film de Kubrick. Il ne s'agit pas d'une copie, car ce genre de comportement de rébellion des soldats contre un système militaire absurde et autoritaire a eu lieu dans bon nombre de tranchées. Le film de Rosi est tout de même nettement en dessous des sentiers de la gloire, si le réalisateur montre le ressenti de ces hommes qui ne sont que de la chair à canon pour ceux qui les dirigent, il est loin de rendre le destin de ces hommes captivant. Le ton du film reflète certainement celui du livre dont il est tiré, car Emilio Lussu a décrit dans ce livre ce qu'il a vécu en tant qu'officier, l'idiotie de la guerre est celle de ceux qui en sont aux commandes. Mais la façon de faire est parfois grossière, les plans fait caméra à l'épaule censés créer du réalisme sont pénibles à regarder, ça bouge dans tous les sens, et ça ne donne pas une seconde la sensation d’immersion voulue. Le résultat donne plus l'impression d’être secouer qu'autre chose. Et puis les plans sont trop souvent serrés, surtout dans le début du film. Rosi ne s'occupe que de ses personnages, ça manque d’ampleurs, les personnages occupent tout le carde, il faudrait que ça respire et montrer un peu la vie qu'il y a autour d'eux. Les morts eux en font bien trop quand ils meurent, touchés par des mitrailleuses les soldats ne meurent pas instantanément mais ils agonissent de longues secondes avant de s'écrouler brutalement. Bon une fois ça peu passer, mais Rosi ressert cette chose à chaque fois qu'il isole un personnage. La mort dans les barbelés, celle du fugitif etc... Dans ce drame humain il y aurait presque pu avoir un peu d'humour, ont est à un doigt du ton de la comédie italienne lorsque le général demande à deux soldats de lire ce qu'il y a d'inscrit sur une baïonnette, si l'instant est absurde il n'a malheureusement rien de drôle. Et les deux trois instants dans lesquels les soldats s'amusent n'ont également rien de drôle. La vie d'un homme pour ceux qui sont en haut n'a aucune importance, ce qui compte c'est la patrie et l'exemple, on tue ou on envoie à la mort pour la moindre contradiction. Les hommes contre dénonce l’abrutissement guerrier dont sont capable ceux qui envoient les autres à la guerre. L'intention de montrer ce qu'ont vécu ces hommes est louable mais les hommes contre est un film trop répétitif.

Heurt
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le 9 nov. 2018

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