Un film aussi kitsch que savoureux !

J’ai toujours entendu parler de la Hammer Production, grand spécialiste des films fantastiques, aux grandes figures du genre, sans jamais avoir eu l’occasion de voir un de leurs films, c’est maintenant chose faite et si ce n’est peut-être pas le meilleur, il m’aura laissé le goût d’en voir beaucoup d’autres. Tourné à un moment où la société était en déclin, on peut noter un certain manque de budget, notamment pour les effets spéciaux, qui ne seront pas toujours au rendez-vous, mais il ne faut pas oublier que c’est également une autre époque et je salue malgré tout le rendu final, à quelques détails près, ça reste tout à fait agréable à regarder. Grand nom du studio, c’est pourtant la première fois que Jimmy Sangster passe derrière la caméra, dans ce reboot de la franchise, il a souhaité innover, se détacher des premiers opus et je dois dire que c’est plutôt réussi, il a su apporter quelques nouveautés bienvenues, une certaine fraîcheur, voire modernité pour l’époque. Alors, visuellement, malgré un rendu logiquement daté, les effets sont plutôt marquants, on peut d’ailleurs souligner l’importance du maquillage, à une époque où il y avait peu de moyens, c’est avant tout par ce biais que tout se passait et ils sont pour le moins convaincants, donnant vie à une créature de Frankenstein plus impressionnante que jamais. Au scénario, on retrouve le récit classique que nous connaissons tous, en tant que reboot, il pose évidemment les bases du récit littéraire classique, de ce Docteur, un peu fou, ou tout du moins, profondément mégalomane, formidablement interprété par un Ralph Bates qui n’a pas à rougir de ses prédécesseurs, prêt à tout pour aller au bout de ses expériences, quitte à sacrifier ses amis, ainsi que tous ceux qui se dresseront sur son passage. L’intrigue mettra donc un peu de temps à s’installer, à mettre en place les éléments nécessaires, un temps qui me semble tout à fait nécessaire d’ailleurs et qui nous permettra de faire connaissance avec l’univers, ainsi que ses personnalités, pour le moins savoureuses. On prendra plaisir à suivre ce récit, pas si daté que ça, on se régale des scènes d’action, parfois drôles malgré elles, on saura apprécier la performance du grand David Prowse, totalement mythique, le tout, saupoudré de rôles féminins assez sexy, Veronica Carlson et Kate O’Mara, parce qu’à l’époque c’était de coutume, pour autant, elles ne manquent pas de caractère, s’éloignant quelque peu de l’image de potiche que l’on veut bien leur prêter.

En bref : Un film de la célèbre Hammer Production, peut-être pas le meilleur, mais un divertissement qui reste pour le moins agréable, un peu kitsch par certains aspects, inhérents à son âge, il saura redonner vie à ce classique du genre, nous faisant partager le récit mythique de cette créature qui aura bercé notre imaginaire, dans un ensemble qui fonctionne à merveille !

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