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Les Intranquilles, de Joachim Lafosse, est un film qui évoque la bipolarité, une maladie que l'on ne connait pas bien mais sur laquelle tout le monde semble avoir déjà un avis. Sans vouloir tomber dans une caricature ou un mauvais documentaire, le réalisateur n'évoque d'ailleurs ce terme qu'à la fin du long-métrage. Cette non-prononciation semble vouloir montrer que les protagonistes veulent tout faire pour s'éloigner de la vérité. Que cela soit Damien, le père artiste, qui lutte contre la maladie ou Leïla, la femme qui se bat pour vivre avec Damien.


Le fil du film suit une ligne que l'on comprend assez rapidement. Les scènes de bonheur, ou du moins de bien-être, fleurissent dans toute la première moitié du film même si on ressent bien que quelque chose ne va pas. Damien est hyper-actif mais est attentionné et aimant; les yeux de Leila reflètent l'espoir. Puis, comme on s'en doutait, la situation dégénère et échappe aux acteurs sous les yeux de leur enfant unique, Amine. La rechute est violente et cette partie du film est très intéressante car elle évoque la reconstruction des trois membres de la famille.


C'est d'ailleurs le parti pris du film: la bipolarité touche aussi bien le malade que son entourage et ce sont des rouages qu'il faut mettre en place. On ressent tout au long du film cette épée de Damocles au-dessus de la tête de Leila et d'Amine, car ils savent que les bons moments sont les signes annonciateurs d'une tempête. Et c'est d'ailleurs là, que le film semble dépasser le sujet d'origine, pour évoquer plus amplement toutes les situations dans lesquelles des cercles vicieux opèrent inlassablement (alcoolisme, violence, addiction...). On aime, on espère mais on doute et on a peur en même temps si bien que le non-malade peut s'amener à se remettre en question (la fin du film en est le parfait exemple).


C'est un film nécessaire que nous livre Joachim Lafosse mais qui manque, selon moi, de quelques scènes poignantes pour en faire un film dont on se souvient. Sur plus ou moins le même sujet, Mommy de Xavier Dolan, va plus loin et est plus fort dans sa réalisation mais également dans le jeu de ses acteurs (même si Damien Bonnard est excellent). Mais dans sa construction, son montage et la manière qu'il a de se conclure, les Intranquilles dépeint parfaitement ce à quoi peut ressembler de telles relations.

Valentin_Desanges
7

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Créée

le 21 oct. 2021

Critique lue 122 fois

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