49ème opus de la série "Woody Allen", 49ème film du réalisateur de "Crimes et Délits" et "Match Point, entre autres. C'est deux films ne sont pas choisis au hasard (tiens, le thème fétiche de WA…) car, ils restent jusqu'à maintenant, les deux films les plus abouties de sa carrière. Alors qu'attendre d'un énième film? Que peut, encore, nous apprendre Woody Allen à l'aube de ses 80 ans ?
Eh bien pas grand chose en somme… Ou du moins pas assez. Un début de film mené à un rythme effréné où le cadre spatio-temporelle et les personnages sont trop vite décrit, trop vite peint. Alors on se dit qu'il passe vite sur les présentations un peu banal, car il a beaucoup de choses à nous dire plus tard… Malheureusement, ce rythme ne ralentit pas, les scènes s'enchainent et l'intrigue passe vite. Cette impression de travail bâclé se retrouve même dans la dernière scène où une sorte de conclusion apparait vainement car même pas développée.
Ce dernier point me permet de faire le lien avec justement le contenu, le fond, ce que cherche à nous dire Woody Allen. Les thèmes fétiches du réalisateur américain tels que la place du hasard dans la vie, les choix cornéliens d'un personnage et un amour intense et beau qu'un temps sont là, toujours en place. Mais curieusement, WA se répète, plafonne. Le hasard fait partit intégrante du scénario comme si il était lui aussi un acteur payé par la réalisation, mais les dialogues, les discussions autour de ce sujet pseudo-philosophique sont vides, creuses car déjà dis. En effet, si ce film avait été réalisé par un jeune réalisateur ou par ce même WA 20 ans plutôt on aurait crié au chef d'oeuvre, ou presque. De plus, le dilemme auquel fait face Joaquin Phoenix ne prends pas, encore une fois car il est attendu et connu. Pale copie de Match Point dans l'intention (homme aimant femme mais doit l'a tué) ou encore de crimes et délit, l'Homme irrationnel n'es pas un thriller, ni une enquête policière (aucun policier!!!!) qui permet de nous attaché au personne, d'être pris d'empathie ou, comme au temps du theatre grec, d'être entre la pitié et l'effroi.
Cependant, on sent un Woody Allen qui a voulu revenir à ses bases, ses fondamentaux après une sortie tristement ratée (Magic in thé Moonlight): et cela marche encore. Une belle histoire d'amour qui remue un peu les tripes, deux acteurs qui réalisent des performances subtiles, une Emma Stone ravissante et renversante servent de camouflet au scénario et morale du film. Alors Woody Allen a fait du Woody Allen, est bien sur que cela marche avec notamment son humour pince sans rire, ces situations improbables et cocasses tels que le diner chez Jilly (Emma Stone) où elle décrit exactement la scène du meurtre. Ce film offre de belles scènes aussi entre un quadragénaire alcoolique dépressif et une jeune femme pétillante de vie comme la scène au parc d'attraction.
Mais personne n'est dupe, hormis les fans inconditionnés de WA et les non-initiés, WA se cache derrière son talent pour faire le minimum attendu d'un tel génie. Perte d'imagination ou d'idée, manque de temps ou d'argent, réalisateur qui a tout dit ou presque, public moins réactif ? Beaucoup de réponses peuvent être donné pour justifier la perte de vitesse et de vie de ses derniers films. Le constat est dur mais lucide: un film par an c'est sûrement trop. Alors, pour finir cette belle histoire entre le cinéma et lui , entre les téléspectateurs et lui, il faudrait qu'il se recarde pour sortir un dernier chef d'oeuvre en guise d'apothéose.

Valentin_Desanges
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le 22 oct. 2015

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