Les Joueuses #paslàpourdanser par pierrick_D_

Documentaire sur l'équipe féminine de football de l'Olympique Lyonnais.Il s'agit d'un film féministe promotionnel tentant de surfer sur la mode du foot féminin sans vraiment se révéler convaincant.C'est réalisé par une femme,Stéphanie Gillard,produit par une femme,Julie Gayet,et on n'y voit forcément que des filles vu le sujet,du moins faut-il l'espérer.On trouve aussi à la production la région Auvergne-Rhône-Alpes,qui n'en rate pas une,et l'OL qui y a évidemment intérêt.Alors l'OL c'est le bulldozer de la discipline car l'avisé président Jean-Michel Aulas a très tôt senti le vent tourner au féminisme et a investi dans une section féminine avant tout le monde.Résultat:15 titres de championnes de France,8 Coupes d'Europe et 9 Coupes de France en 18 ans,le club n'ayant été créé qu'en 2004.D'autres clubs pros lui ont emboîté le pas,notamment le PSG,et la Première Division,qui ne compte que 12 équipes,est essentiellement constituée de sections filles de grands clubs français.Tout ceci est bel et bon mais cette domination sans partage ne fait que mettre en évidence un désert sportif que la médiatisation du phénomène parvient mal à masquer.Lyon gagne tout le temps parce qu'il n'y a personne en face,seul le PSG parvenant parfois à rivaliser.Aulas est le seul à avoir mis des moyens importants,ce qui lui permet d'inverser l'ordre des choses institué dans la vraie Ligue 1,celle des hommes,où les lyonnais poursuivent de loin les qataro-parisiens.Quasiment toutes les filles de l'OL sont des internationales,certaines sont étrangères,et leurs conditions d'entraînement sont optimisées.Du coup elles écrasent la concurrence facilement,ce qui n'aide pas à donner de l'intérêt au championnat.D'ailleurs,quoi qu'on en dise,le nana-foot ne passionne pas grand-monde,ce qui est bien normal.Entendons-nous bien,que les filles jouent au foot si ça leur fait plaisir c'est très bien et il faut encourager la pratique du sport sous toutes ses formes et pour tout le monde.Mais qu'on vienne nous raconter que c'est un spectacle valable,faut pas déconner non plus.Il est probable que l'équipe de France,pourtant une des meilleures de la planète,se ferait éclater direct par n'importe quelle formation masculine de Division d'Honneur Régionale.Quant à la plupart des nations que la France écrabouille et à qui elle met des roustes du genre 10-0,elles seraient battues par des hommes évoluant en quatrième division départementale.Et c'est là le noeud du problème et du film,dont le véritable sujet n'est pas ce reportage gentillet sur l'OL mais le féminisme revendicatif.Les joueuses semblent moins concernées par leurs matches,qu'elles gagnent de toute façon facilement,que par leurs aspirations geignardes à plus de respect,sans qu'on comprenne exactement ce qu'elles entendent par là.On dirait qu'elles confondent respect et reconnaissance,ce qui n'est pas du tout pareil.Personne ne leur manque de respect,on les laisse jouer au foot et elles sont même payées pour ça,mais évidemment ça ne leur suffit pas car au fond ces dames sont complexées.Elles voient bien qu'elles n'occupent qu'une petite niche du monde du spectacle,que leurs tribunes sont,sauf évènements exceptionnels,quasiment vides,que les sponsors ne se bousculent pas à leur porte et que les Français dans leur ensemble se foutent éperdument de leurs compétitions.Alors que faire?Obliger les gens à aller au stade avec un fusil dans le dos?Il faudrait juste qu'elles redescendent et réalisent que contrairement à ce que racontent certains médias qui les maintiennent sous respiration artificielle,elles ne valent pas plus que ce qu'elles ont,et sans doute plutôt moins.Elles râlent parce que les hommes gagnent trop d'argent et elles pas assez.Ouais,que les mecs soient trop payés c'est à voir,ils palpent ce que leurs patrons veulent bien leur donner.Après il est évident que si on compare les salaires avec ceux de certaines professions beaucoup plus utiles,c'est scandaleux.Mais il faut savoir que les clubs sont la propriété d'affairistes blindés qui se foutent de perdre de l'argent dans ce contexte.Le foot a une utilité bien précise en tant qu'opium du peuple,celui de calmer la foule et de détourner son attention des vrais problèmes.Comme disait Jean Bouise dans "Coup de tête","j'entretiens onze imbéciles pour en calmer huit cent".Mais les cochons de payants préfèrent tant qu'à faire voir du vrai foot,pas son ersatz efféminé où ça va moins vite,où c'est moins technique,moins physique,moins puissant,où les défenses sont figées avec des filles plantées comme des piquets et où les matches sont à sens unique,donc sans enjeu,dès qu'une équipe sait un peu manier le ballon.Sinon elles sont sympas ces gonzesses,et puis il faut reconnaître que ce sont de belles athlètes,ce qui est la moindre des choses vu que ce sont des pros qui s'entraînent tous les jours sous la direction de coachs qualifiés et qui bénéficient d'un staff médical,de kinés,de matériel de musculation et de tout l'équipement dont elles ont besoin.Et elles se plaignent alors qu'elles sont largement payées pour le spectacle qu'elles fournissent au final!Pour le reste on se contente de singer les mecs,on écoute du rap débile,on se balance des vannes niaises,la seule différence étant les cris hystériques quand il leur prend une crise d'euphorie.Des nanas,quoi.Le film en lui-même n'est pas très original et s'apparente à n'importe quel reportage sur une équipe de sport collectif.On s'entraîne en semaine,on joue des matches le week-end,on vient dégoiser deux trois commentaires insignifiants en zone mixte,la bien nommée en l'occurrence,et on effectue quelques opérations de promotion pour valoriser le produit.Là on touche parfois au document sociologique avec cette joueuse partie visiter une école de la banlieue lyonnaise,où il n'y a pas un seul petit blanc,seules les institutrices étant "de souche" comme on dit maintenant.Et il parait que le grand remplacement serait un fantasme,mais ça doit dépendre des écoles.On trouve aussi ça parmi les joueuses.Celles de l'ancienne génération comme les blondes Amandine Henry ou Eugénie Le Sommer,sont blanches,à part Wendie Renard mais elle est martiniquaise donc française à part entière,mais toutes les jeunes assurant la relève sont des beurettes ou des blackettes.Le système des transferts touche aussi le foot féminin,qui singe son homologue masculin dans tous ses aspects,et plusieurs joueuses vues dans le film ont quitté l'OL,de même que leur entraîneur,l'ancien international Reynald Pedros,remplacé....par une femme bien sûr.Reste la bonne bouille de la solaire Delphine Cascarino,formidable joueuse et sans doute la seule qui pourrait exister dans un contexte de haut niveau masculin.Il est regrettable que la réalisatrice ait occulté le truc qui aurait pu donner un surcroit d'intérêt au film,à savoir quelques plans shootés sous les douches,mais ce sont là réflexions d'horribles machos.