Un souvenir des films de « quinquis » * des années 80/90

J'ai eu la chance d'assister à une « première » du film dans la ville de Manresa (Catalogne) où a été tournée une partie du film, qui, à l'écran, se déroule dans la ville de Gérone. Lors de cette séance, le réalisateur Daniel Monzón était présent avec quelques comédiens et, dans la salle, plusieurs spectateurs qui avaient joué le rôle de figurants.
À la fin du film, un forum d'une heure a été organisé au cours duquel Monzón a répondu aux questions du public. C'était très intéressant et cela m'a rappelé une phrase de Philippe Claudel qu’on peut écouter dans les extras du DVD du film « IL Y A LONGTEMPS QUE JE T’AIME ». Il explique qu'écouter de la musique n'est pas la même chose qu'aller à un concert, ni de regarder un film chez soi ou de le voir dans une salle de cinéma. Moi aussi comme lui, je regrette les cinéclubs d’autan. L’assistance à la session citée plus haut à été pour moi un véritable cadeau.
Le film d'après un roman de Javier Cercas est une vision rétroactive du cinéma des « quinquis » qui était fréquent en Espagne ces années-là. Actuellement ces groupes-là ont pratiquement disparu, morts la majorité, dans des affrontements armés avec la police, en prison, de sida, ou de surdose... Rares étaient ceux qui avaient plus de 40 ans.
Actuellement, il y a beaucoup moins de braquages de banques ou de pharmacies, et les voleurs les plus importants sont les cols blancs, dont la plupart mourront après une vieillesse entourée de tous les plaisirs possibles. Les petits voleurs continueront d'entrer et de sortir des prisons qui constituent leur deuxième maison.
Résumé : ce n'est pas un chef-d'œuvre, mais un film hautement recommandé. Magnifique performance de Begoña Vargas, une actrice d'une grande beauté et dont la performance ne vous laissera pas indifférent.
*Quinqui: en espagnol : Personne, généralement d'origine marginale, qui vit commettant de petits actes délictueux. Certains portaient des armes et n'hésitaient pas à s’en servir.