Des films de genre catastrophe, le cinéma des années 70 en a accumulé un nombre très inattendu. Depuis le succès d’Airport et la sortie de longs-métrages étourdissants comme l’Aventure du Poséidon ou La tour infernale, le public n’a fait qu’en mater sans les compter, y compris ceux qui mettent en contexte un avion ou un équipage en difficulté pendant un vol. Un trafic aérien perturbé par une tempête de neige ou un terroriste menaçant de faire exploser une bombe lors du vol d’un avion, c'était des sujets bateaux comme on a pu entendre ou voir dans la réalité, comme on a pu en vivre devant les deux premiers films de la franchise, Airport et Alerte à la bombe. Avec le troisième long-métrage, 747 en péril, sorti deux ans plus tard que la production Alerte à la bombe, la franchise a failli encore plus ébahir son public avec son scénario novateur et authentique, celui d’un petit avion à hélice se fracassant contre l’avant d’un Boeing 747 et la continuité du vol du gros aéronef avec un cockpit défoncé.


C’était bien tenté mais le sujet était grotesque, sans que le film soit forcément mauvais. En 1977, une nouvelle réalisation vit le jour, avec un scénario aussi authentique que celui du film 747 en péril, avec un contexte plus profitable, plus abordable et plus alléchant, celui d’un avion bloqué dans les profondeurs d’un océan. Ce genre de scénario respecte bien les critères pour développer un film de genre catastrophe comme on peut en aimer, les avions ne sont pas conçus pour être dans l’eau et les passagers sont condamnés à une mort lente puisque les réserves d’oxygène vont finir par être épuisées. Deux points scénaristiques captivants et intrigants pour générer une tension implacable, où certains des passagers vont être contraints de sortir de l’appareil pour chercher du secours et faire remonter l’avion à la surface.


L’un des éléments qu'il fallait absolument respecter dans ce genre de contexte était bien évidemment le casting, ayant pour but d'animer des personnages plus ou moins sensibles à leurs situations. La réunion d'acteurs est fructueuse, chacun de ses derniers campent leurs personnages avec tact et sans retenue comme Lee Grant jouant le rôle d'une femme égoïste ou Christopher Lee exécutant ses premières cascades. Le réalisateur signe une production remarquable, avec une mise en scène propre et méticuleuse, même si ça traîne à certains moments. Rares sont les gestes héroïques mais en regardant bien, on voit bien que c’est assez réaliste comme l’ouverture d’une trappe de l’avion et le remplissage d’une pièce en eau incontrôlable.


La tension est forte et palpable, la psychologique est mise constamment à l’épreuve, les passagers sont inquiets, la carlingue peut se fissurer à n’importe quel moment, on peut compter sur ces éléments scénaristiques pour créer une atmosphère à la fois dure et fascinante, de quoi bien assouvir considérablement notre curiosité et de suivre le film d’un œil très attentif. Même si l’accident semble improbable pour qu’un avion puisse couler en toute intégralité juste après son crash, le scénario s’avère tout même convaincant pour bien nous faire croire que le genre catastrophe a un avenir prometteur dans le monde du cinéma, avec des scènes d’action d’une intensité très accrocheuse. 7/10



Ne restez pas trop près de la porte !


LeTigre

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