Sur une île bretonne, en 1852, les habitants affamés envisagent de faire échouer des navires.
Dans un beau noir et blanc et en cinémascope, le décor et les personnages introduisent une action singulière et rustique dont l'étrangeté invoque l'intemporalité et la légende. Sur la forme, le film est plutôt séduisant.
Dépaysement garanti...avant que le scénario et les protagonistes affichent leurs limites. D'abord, il y a cette jolie marginale souffre-douleur, qui passe pour une sorcière : le gros cliché ; ensuite, la figuration constituée par les villageois est une masse inerte qui fait décoration. Et puis, il y a les quelques rôles principaux, qui n'ont pas l'air breton insulaire très longtemps. Le vénérable Charles Vanel, en chef de village, fait illusion mais Henri Vidal et Dany Carrel beaucoup moins.
Il faut dire que l'histoire qui se met en place et les incidents qui en émanent introduisent désormais pas mal de banalités dramatiques et des personnages pas dégrossis. Ces derniers, peu ou pas caractérisés, ne reflètent pas la vie authentique et austère d'une population isolée. Le réalisateur aurait dû privilégier ce qu'ils sont plutôt que ce qu'ils font. A cause de quoi, le sujet perd de son intérêt.