11 ans après Titanic, le couple Winslet-Di Caprio se reforme à l'écran pour l'adaptation d'un roman phare de la littérature américaine : Revolutionary Road. Réalisé par Sam Mendes, auteur du superbe American Beauty, Revolutionary Road n'arrive malheureusement pas à la cheville de ce dernier. Malgré une photo plutôt soignée, un certain esthétisme de la mise en scène et un montage efficace, l'histoire de ce drame situé dans les années 50 n'est pas crédible. Non seulement les personnages sont trop stéréotypés mais en plus leur interprétation trop théâtrale par moment enlève toute crédibilité à ce film. Sam Mendes a fait une grossière erreur de casting en engageant Leonardo Di Caprio. Son visage de sempiternel poupon contraste avec celui de femme de la sublime Kate Winslet. À aucun moment il n'incarne véritablement Frank Wheeler. On atteint le paroxysme du ridicule lors des scènes où il s'énerve soit contre April, soit contre John Givings et ressemble plus à un enfant gâté qu'à un homme tourmenté. Sans remettre en doute ses qualités d'acteur, Di Caprio n'était tout simplement pas le bon choix pour personnifier Frank Wheeler, le quadragénaire. (Je précise que je l'ai malheureusement vu en VF...)
Si American Beauty avait le mérite d'être moderne, que dire de ce film qui véhicule des valeurs vieilles de 60 ans. Notre style de vie a tellement évolué que le but du réalisateur, à savoir nous mettre mal à l'aise sur la vacuité de nos vies, ne nous atteint à aucun moment.
ATTENTION LA SUITE RISQUE DE REVELER DES MOMENTS-CLES DU FILM
Quant à l'avortement, sujet très rarement traité dans le cinéma américain grand public, je suis presque choqué du dénouement. Pour une fois qu'une femme ose évoquer cette alternative et passer à l'acte, cela doit ressembler à un acte barbare au final dramatique. Comme si on cherchait à diaboliser et à condamner ce geste. Ce point de vue rétrograde est finalement à l'image de ce film. Décevant.